Vidéosurveillance
: le plan des collèges enterré
Un
article de Christine Henry paru dans leparisien.com en date du jeudi
09 septembre 2004 (pas de parution papier aujourd'hui)
La
vidéosurveillance était destinée à éviter
les actes de vandalisme afin d'intervenir rapidement. Le ministre Nicolas
Sarkozy a pris la décision d'enterrer ce projet.
RELIER
les postes de vidéosurveillance de 54 collèges à
un central opérationnel implanté à Nanterre. Ce
projet lancé sous l'ère Pasqua et expérimenté
au lycée Saint-James de Neuilly est définitivement enterré.
Nicolas
Sarkozy, le président du conseil général, l'annoncera
officiellement mardi 21 septembre, aux principaux des collèges
publics et privés sous contrat et aux responsables des cités
scolaires, réunis autour d'un déjeuner, à l'hôtel
du département.
«
Ce projet était titanesque et le budget abyssal, explique Isabelle
Balkany, vice-présidente du conseil général chargée
des affaires scolaires, tout en soulignant que ce coup d'arrêt
ne marquait pas l'abandon de la vidéosurveillance dans les collèges.
«
La vidéosurveillance est destinée à éviter
les actes de vandalisme, les tentatives d'effractions et à intervenir
rapidement lorsqu'une bagarre éclate entre collégiens
», précise la vice-présidente des affaires scolaires.
Le conseil général souhaite rendre plus performants les
dispositifs installés dans 54 collèges. Depuis l'installation
des premières caméras dans les collèges du département
à la fin des années 1980, le matériel est devenu
obsolète. Le département souhaite moderniser les installations
les plus anciennes et remplacer le matériel informatique et les
caméras vieillissants par des dispositifs plus performants. La
situation de chaque établissement fera l'objet d'une étude
particulière. « Les bâtiments des établissements
scolaires que nous gérons sont disparates et les problèmes
de sécurité spécifiques. Il n'est pas question
de préconiser un même dispositif pour une cité scolaire
de 1 000 élèves construites en bordure de la forêt
de Meudon et un collège situé au coeur d'une zone urbanisée
comme Levallois. Les besoins sont différents », précise
Isabelle Balkany.
Nicolas
Sarkozy va recenser les attentes exprimées par les chefs d'établissement
afin de trouver des solutions et inscrire l'opération sur le
budget 2005. Il pourrait également renforcer le dispositif départemental
des médiateurs éducatifs, dont la mission consiste à
apaiser les conflits dans les établissements scolaires. Aujourd'hui,
plus d'une centaine de jeunes sont en poste dans une soixantaine de
collèges.
Christine
Henry
Le Parisien , jeudi 09 septembre 2004
LE
TEMOIN DU JOUR « C'est une arme dissuasive »
AVEC
ses 950 élèves, le collège André-Malraux
(à Asnières, NDLR), construit en centre-ville, au coeur
d'une zone résidentielle, est classé en zone violence.
Le 11 septembre 2002, cet établissement avait été
placé sous les feux des projecteurs à la suite d'un incident.
Quatre élèves avaient jeté une bouteille d'acide
dans la cour de récréation.
Les
éclaboussures de ce liquide dangereux avaient atteint une dizaine
d'élèves et provoqué, chez ces derniers, des brûlures
cutanées. Depuis deux ans, ce collège est équipé
d'un nouveau dispositif de vidéosurveillance. Six caméras,
reliées à un poste central installé dans la loge,
permettent de contrôler les abords de l'établissement,
principalement les entrées réservées aux élèves,
aux fournisseurs et aux personnels.
«
C'est un complément utile pour nous aider à surveiller
notre établissement et à sanctionner, si nécessaire,
les auteurs de troubles », explique Nicolas Renaud, le principal,
tout en ajoutant que « la sécurité passe aussi par
l'encadrement et le dialogue avec les élèves. »
Depuis que le dispositif a été mis en place, les images
enregistrées n'ont pas été utilisées car
les incidents qui ont eu lieu au collège André-Malraux
se sont déroulés dans l'enceinte de l'établissement,
une zone non couverte par les caméras. Nicolas Marchand estime
que le dispositif est avant tout dissuasif et souligne l'importance
du rôle des médiateurs éducatifs chargés
de prévenir les conflits et d'apaiser le climat dans les collèges.
C.H.
Le Parisien , jeudi 09 septembre 2004