Stéphane
SOUMIER :
"Et puis une note de l'UMP qui met en cause Jean-Pierre Raffarin
et son action dans la campagne pour le Réferendum. Le NON monte
aussi à cause du gouvernement. C'est ce que semble écrire
en substitance Manuel Aeschlimann député maire d'asnières,
président de la commission "opinion publique" de l'UMP
et il est en direct avec nous.
Stéphane
SOUMIER : "Bonjour M. Aeschlimann:
Manuel AESCHLIMANN : "Bonjour"
S.S. : "Cette note
de synthèse est publique aujourd'hui. On a l'impression qu'elle
était peut être destinée à rester confidentielle.
Oui ou non ?
M.A. : "Pas nécessairement... non"
S.S.: "Pas nécessairement..?"
M.A. : "Pas nécessairement non. Puisque moi,
en tant que, effectivement, responsable de la.. suivi d'opinion à
l'UMP, j'ai vocation à diffuser un certain nombre de notes ...
objectives ... moi j'ai la casquette politique en tant que député
et je soutiens le gouvernement mais c'est vrai dans cette fonction de
suivi de l'opinion, je rédige et j'analyse un certain nombre de
notes et de faits concrêts, pratiques et conjoncturels.
S.S. : "Alors c'est
une note très complète, je ne veux surtout pas la caricaturer,
mais y a quand même un fait politique important, on a l'impression
que vous dites que le NON monte à cause de Raffarin. Vous ennoncez
d'ailleurs : 35 heures, lycéens, Pouvoir d'achat."
M.A. : "Oui alors c'est pas si simple que ça,
c'est ce que je dis c'est que d'abord on a un texte très complexe,
la Constitution, c'est effectivement, chacun le concède, quelque
chose d'assez compliqué à lire, à comprendre pour
le commun des électeurs (sic). Alors quand on a un texte aussi
complexe que ça, c'est vrai que la place est faite à la
conjoncture franco-française dans le choix des électeurs
et c'est vrai que cette conjoncture franco-française est négative
depuis, depuis maintenant pas mal de temps, on l'a senti aux régionales
l'an dernier et les choses perdurent avec effectivement des manifestations
de rue, les lycéens, les 35 heures, le pouvoir d'achat. Ca c'est
le signe d'un mécontentement. Encore une fois, pour moi, c'est
un constat objectif, c'est pas...comment dire... une critique particulière
sur telle ou telle action gouvernementale mais je crois que quand on analyse
une conjoncture politique, économique, sociale, il faut être
le plus objectif. C'est le meilleur service à rendre à mon
parti.
S.S. : "Ca veut dire
qu'aujourd'hui Jean-Pierre Raffarin doit s'impliquer dans la campagne
ou au contraire rester en retrait ?"
M.A. : " Je pense que l'implication de Jean-Pierre
Raffarin n'apportera rien à la campagne. Je pense pas que ce soit
un repoussoir, c'est pas un Vautrin du Père Goriot, mais (sourire)
je pense que ça n'apportera rien à la campagne. Pour Moi
ce qui importe c'est que, il y ait autant d'arguments pour le OUI que
pour le NON à l'heure actuelle. Or le NON se renouvelle, le NON
a une dynamique. Pour le OUI simplement pour l'instant les arguments généraux
c'est pas suffisant. Et c'est vrai que l'implication de Jean-Pierre Raffarin
ne sera, évidemment, pas suffisante parce que les français
veulent, autre chose, pour être convaincus que l'apparition d'un
homme politique quelqu'il soit.
S.S. : "M. Aeschlimann,
on a l'impression que c'est déjà l'heure des réglements
de comptes à droite. Vous êtes proches de Nicolas Sarkozy"
M.A. : "m..oui"
S.S. : "Hier il y a
le secrètaire d'état, un secrètaire d'état
proche de Dominique de Villepin, qui dit "un tiers de soutien dans
l'opinion c'est pas suffisant" il parle de Jean-Pierre Raffarin...
Vous là vous nous dites "l'implication de Jean-Pierre Raffarin
dans la campagne n'apportera rien...
M.A. : "Oui c'est vrai que..."
S.S.: "Un dirigeant
socialiste ne parlerait pas autrement !"
M.A. : "(rires) Non je n'ai pas encore changer de
b... de carte. Non moi ce que je constate simplement c'est que dans cette
campagne si quelqu'un qui peut insufler vraiment une vraie dynamique c'est
effectivement Nicolas Sarkozy qui ait d'abord une approche stratégique,
politique importante et intéressante en liant le OUI à l'Europe
avec le NON à la Turquie, et on voit bien d'ailleurs dans l'electorat
proche de l'UMP, on a effectivement une certaine fidèlité
aux engagements de Nicolas Sarkozy. On a rassuré ceux qui craignaient
l'entrée de la Turquie puisqu'ils sont majoritaires effectivement
du moins à l'UMP, mais pour autant le Oui est majoritaire à
l'UMP également. Donc, je crois que Nicolas Sarkozy et par l'approche
qu'il a de ces différents problèmes, et aussi par sa popularité,
peut vraiment mener une campagne pour le OUI c'est vrai qu'à mon
avis il ne faut pas multiplier les intervenants, surtout effectivement
à la tête du gouvernement qui a une certaine impopularité,
il faut le reconnaître.
S.S."revenons sur l'une
des phrases importante dans votre note "constitution volumineuse
aux multiples interprétations " on a très peu de temps
mais, c'est vrai que ça vous n'en sortirez pas, ce texte est illisible.
M.A. : "Oui ce texte est illisible et ce texte succite
beaucoup, beaucoup, beaucoup d'interprétations y compris de la
part des professeurs de Droit. Donc il faut pas s'imaginer que même
en le lisant et en le connaissant par coeur ça arrangera les choses.
Non je crois encore une fois que l'objectif maintenant imédiat
de l'UMP c'est de cesser de communiquer sur des intentions générales.
On va travailler avec Mon groupe d'étude sur des argumentaires
segmentés c'est à dire, on va regarder catégorie
par catégorie les électeurs : les jeunes, les personnes
agées, les femmes...etc. Quels sont les arguments succeptibles
de toucher ces gens-là... de leur montrer que l'Europe ça
a eut du bon pour eux et que ça aura encore du bon, mais il faut
être concret. Donc ça va être une étude chirurgicale
comme je dis, très pointue, parce que les arguments du non se renouvellent
tous les jours et sont très concrêts, donc il faut qu'on
arrête, nous, de faire dans l'abstrait."
S.S. : " Merci M. Aeschlimann,
d'avoir été en direct avec nous." |