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Emission de Stéphane SOUMIER du Mercredi 23 mars 2005 sur EUROPE1 (07h56)
(emission de radio en ligne)

Stéphane SOUMIER :
"Et puis une note de l'UMP qui met en cause Jean-Pierre Raffarin et son action dans la campagne pour le Réferendum. Le NON monte aussi à cause du gouvernement. C'est ce que semble écrire en substitance Manuel Aeschlimann député maire d'asnières, président de la commission "opinion publique" de l'UMP et il est en direct avec nous.

Stéphane SOUMIER : "Bonjour M. Aeschlimann:
Manuel AESCHLIMANN : "Bonjour"
S.S. : "Cette note de synthèse est publique aujourd'hui. On a l'impression qu'elle était peut être destinée à rester confidentielle. Oui ou non ?
M.A. : "Pas nécessairement... non"
S.S.: "Pas nécessairement..?"
M.A. : "Pas nécessairement non. Puisque moi, en tant que, effectivement, responsable de la.. suivi d'opinion à l'UMP, j'ai vocation à diffuser un certain nombre de notes ... objectives ... moi j'ai la casquette politique en tant que député et je soutiens le gouvernement mais c'est vrai dans cette fonction de suivi de l'opinion, je rédige et j'analyse un certain nombre de notes et de faits concrêts, pratiques et conjoncturels.
S.S. : "Alors c'est une note très complète, je ne veux surtout pas la caricaturer, mais y a quand même un fait politique important, on a l'impression que vous dites que le NON monte à cause de Raffarin. Vous ennoncez d'ailleurs : 35 heures, lycéens, Pouvoir d'achat."
M.A. : "Oui alors c'est pas si simple que ça, c'est ce que je dis c'est que d'abord on a un texte très complexe, la Constitution, c'est effectivement, chacun le concède, quelque chose d'assez compliqué à lire, à comprendre pour le commun des électeurs (sic). Alors quand on a un texte aussi complexe que ça, c'est vrai que la place est faite à la conjoncture franco-française dans le choix des électeurs et c'est vrai que cette conjoncture franco-française est négative depuis, depuis maintenant pas mal de temps, on l'a senti aux régionales l'an dernier et les choses perdurent avec effectivement des manifestations de rue, les lycéens, les 35 heures, le pouvoir d'achat. Ca c'est le signe d'un mécontentement. Encore une fois, pour moi, c'est un constat objectif, c'est pas...comment dire... une critique particulière sur telle ou telle action gouvernementale mais je crois que quand on analyse une conjoncture politique, économique, sociale, il faut être le plus objectif. C'est le meilleur service à rendre à mon parti.
S.S. : "Ca veut dire qu'aujourd'hui Jean-Pierre Raffarin doit s'impliquer dans la campagne ou au contraire rester en retrait ?"
M.A. : " Je pense que l'implication de Jean-Pierre Raffarin n'apportera rien à la campagne. Je pense pas que ce soit un repoussoir, c'est pas un Vautrin du Père Goriot, mais (sourire) je pense que ça n'apportera rien à la campagne. Pour Moi ce qui importe c'est que, il y ait autant d'arguments pour le OUI que pour le NON à l'heure actuelle. Or le NON se renouvelle, le NON a une dynamique. Pour le OUI simplement pour l'instant les arguments généraux c'est pas suffisant. Et c'est vrai que l'implication de Jean-Pierre Raffarin ne sera, évidemment, pas suffisante parce que les français veulent, autre chose, pour être convaincus que l'apparition d'un homme politique quelqu'il soit.
S.S. : "M. Aeschlimann, on a l'impression que c'est déjà l'heure des réglements de comptes à droite. Vous êtes proches de Nicolas Sarkozy"
M.A. : "m..oui"
S.S. : "Hier il y a le secrètaire d'état, un secrètaire d'état proche de Dominique de Villepin, qui dit "un tiers de soutien dans l'opinion c'est pas suffisant" il parle de Jean-Pierre Raffarin... Vous là vous nous dites "l'implication de Jean-Pierre Raffarin dans la campagne n'apportera rien...
M.A. : "Oui c'est vrai que..."
S.S.: "Un dirigeant socialiste ne parlerait pas autrement !"
M.A. : "(rires) Non je n'ai pas encore changer de b... de carte. Non moi ce que je constate simplement c'est que dans cette campagne si quelqu'un qui peut insufler vraiment une vraie dynamique c'est effectivement Nicolas Sarkozy qui ait d'abord une approche stratégique, politique importante et intéressante en liant le OUI à l'Europe avec le NON à la Turquie, et on voit bien d'ailleurs dans l'electorat proche de l'UMP, on a effectivement une certaine fidèlité aux engagements de Nicolas Sarkozy. On a rassuré ceux qui craignaient l'entrée de la Turquie puisqu'ils sont majoritaires effectivement du moins à l'UMP, mais pour autant le Oui est majoritaire à l'UMP également. Donc, je crois que Nicolas Sarkozy et par l'approche qu'il a de ces différents problèmes, et aussi par sa popularité, peut vraiment mener une campagne pour le OUI c'est vrai qu'à mon avis il ne faut pas multiplier les intervenants, surtout effectivement à la tête du gouvernement qui a une certaine impopularité, il faut le reconnaître.
S.S."revenons sur l'une des phrases importante dans votre note "constitution volumineuse aux multiples interprétations " on a très peu de temps mais, c'est vrai que ça vous n'en sortirez pas, ce texte est illisible.
M.A. : "Oui ce texte est illisible et ce texte succite beaucoup, beaucoup, beaucoup d'interprétations y compris de la part des professeurs de Droit. Donc il faut pas s'imaginer que même en le lisant et en le connaissant par coeur ça arrangera les choses. Non je crois encore une fois que l'objectif maintenant imédiat de l'UMP c'est de cesser de communiquer sur des intentions générales. On va travailler avec Mon groupe d'étude sur des argumentaires segmentés c'est à dire, on va regarder catégorie par catégorie les électeurs : les jeunes, les personnes agées, les femmes...etc. Quels sont les arguments succeptibles de toucher ces gens-là... de leur montrer que l'Europe ça a eut du bon pour eux et que ça aura encore du bon, mais il faut être concret. Donc ça va être une étude chirurgicale comme je dis, très pointue, parce que les arguments du non se renouvellent tous les jours et sont très concrêts, donc il faut qu'on arrête, nous, de faire dans l'abstrait."
S.S. : " Merci M. Aeschlimann, d'avoir été en direct avec nous."