selon
un article du journal "LIBERATION" du 30.01.2004
Favoritisme
à la mairie d'Asnières: un entrepreneur se défend
L'ancien maire (RPR) est mis en examen dans cette affaire.
Par Fabrice TASSEL
vendredi 30 janvier 2004
Alors à la tête d'une société
de production, Dominique Carbonnier est soupçonné d'avoir
été favorisé en 1998 lors de l'organisation d'un
festival. Dominique Carbonnier, l'ancien dirigeant de CDA Production,
a réagi après l'annonce, dans Libération du 27
janvier, de l'ouverture d'une information judiciaire pour «favoritisme»
et «recel d'abus de biens sociaux» visant la mairie d'Asnières,
et la mise en examen de l'ancien maire (RPR), Frantz Taittinger. Le
juge d'instruction de Nanterre, Richard Pallain, soupçonne que
CDA Production a été favorisé lors de l'organisation,
en 1998, d'un festival international des arts folkloriques.
Les enquêteurs s'interrogent aussi sur l'utilisation
d'une subvention exceptionnelle d'environ 200 000 euros accordée
en 1998 à Dominique Carbonnier, à la demande de Manuel
Aeschlimann l'actuel député-maire (Ump) d'Asnières
, qui était alors premier adjoint chargé de la communication.
Dominique Carbonnier, qui mène aujourd'hui des
activités de relations publiques, dément toute surfacturation
ou détournement de fonds publics : «L'intégralité
de cette somme a été utilisée par CDA Production,
et je détiens les preuves. D'ailleurs, des policiers ont saisi
des documents chez mon comptable, il y a trois mois. Ce festival était
une production lourde, qui a duré trois jours. Il ne s'agissait
pas de quinze majorettes comme certains le disent. Je l'ai organisé
à la demande de Frantz Taittinger et de Manuel Aeschlimann, que
j'ai rencontrés lorsque j'ai fait un ménage comme journaliste
dans la revue Asnières Communication.» «En ce qui
concerne l'appel d'offres, ajoute-t-il, c'est plus compliqué.
Je ne dis pas que les procédures ont été respectées
à 150 %, mais ce n'était pas mon rôle, je ne suis
pas spécialiste en droit public.»
Alors que l'enquête menée par la brigade
de répression de la délinquance économique se poursuit,
l'opposition asniéroise n'a pas tardé à réagir.
Dominique Riera, élu local PS et président du groupe Gauche
unie au conseil municipal, a demandé la tenue d'un conseil municipal
extraordinaire et souhaité que la Ville se porte partie civile.
Ce que l'Adeca, une association de défense des contribuables
asniérois, s'apprête d'ailleurs à faire dans les
prochains jours. Le maire d'Asnières, réputé proche
de Nicolas Sarkozy, a affirmé qu'il avait demandé dès
novembre à être entendu par la justice.