Train
Nice-Lyon : LES QUESTIONS
Rappelons
le contexte. Cela se passe alors que l’état d’urgence
est en vigueur et que 25.000 policiers sont dits mobilisés en
raison du traditionnel festival pyrotechnique de la St Sylvestre et
des récentes émeutes des banlieues. Sous la conduite médiatisée
de Nicolas Sarkozy, tout est donc prétendument organisé
pour un passage paisible à l’an 2006.
Le matin du 1er janvier, les ondes nous apprennent qu’au Ministère
de l’Intérieur, « on respire » :
il n’y a pas eu de confrontation grave entre « jeunes »
et forces de l’ordre. On n’a eu à déplorer
que la mise à feu d’un nombre de voitures qui fluctue,
selon les sources, entre 400 et 460 voitures. On n’en claironnera
de toute façon pas le chiffre exact. Et pour cause : il
dépasse, et de loin, les sommets des années précédentes.
Au moins de 25 %…
Mais ouf, il n’y a pas eu de confrontations avec les policiers !
Trois longues journées s’écoulent ensuite, bercées
par cette douce satisfaction. Et puis, patatras ! Les grands médias
nous apprennent brusquement, dans la plus grande confusion, que le train
Nice-Marseille- Lyon avait été, le dimanche à l’aube,
le théâtre d’exactions graves commises par une vingtaine
(ou une centaine…) de jeunes à l’encontre des passagers
et du matériel de la SNCF.
Cinq
jours sont maintenant passés et plusieurs questions restent sans
réponse
-
Pourquoi
a-t-il fallu environ trois jours pour que cette information commence
à être diffusée ?
-
Est-il
exact que des exactions graves avaient déjà été
commises dans le train du samedi amenant à Nice cette centaine
de jeunes réveillonneurs (déjà un vol à
main armée, des lacérations de fauteuils…). ?
-
Que
22 d’entre eux ont été gardés à
vue et reconduits le lendemain, sous le contrôle des gendarmes,
mais libres, vers le sinistre train du retour vers Marseille de
cette centaine de fêtards ?
-
Que
seuls quatre agents de la sécurité générale
des transports ont été adjoints aux deux contrôleurs
de la SNCF afin d’assurer la tranquillité des 600 passagers
de ce train à hauts risques ?
-
Qu’arrivés
en gare de St. Raphaël, et n’ayant rien remarqué
d’ anormal, ces quatre agents ont quitté le train pour
rejoindre leurs pénates ?
-
Que
ce n’est qu’ensuite que la situation s’est brusquement
dégradée : vandalisme, vols des passagers, agressions
sexuelles, menaces ? A tel point que le conducteur est obligé
d’immobiliser la rame en gare des Arcs où 25 gendarmes
ramènent le calme après avoir enregistré quelques
plaintes pour vols, sévices sexuels et autres menaces de
mort, et interpellé et incarcéré deux ou trois
agresseurs.
-
Qu’environ
3 heures après le départ de Nice, la situation est
à nouveau jugée satisfaisante et que le train repart
vers Marseille avec quinze gendarmes à bord..
-
Qu’en
gare de Toulon, ces quinze gendarmes quittent à leur tour
le train pour être remplacés par trois policiers qui
ne pourront, bien entendu, pas éviter de nouvelles exactions ?
-
Que
peu avant l’arrivée à Marseille, le signal d’alarme
ayant été actionné, le train est arrêté,
permettant ainsi aux enragés, principalement marseillais,
de rentrer impunément chez eux ?
-
Que
cette centaine de jeunes bénéficiait de billets quasiment
gratuits (à 1 € 20 ?) offerts par la SNCF et/ou
le Conseil Départemental des B. du Rh. et/ou le Conseil Régional Paca
?
-
Connaissant
l’insécurité endémique qui règne
dans les trains de certaines lignes, dont celle de Nice / Marseille
(surtout en période de fête), et connaissant les souvenirs
désagréables que ne manquent pas de laisser certains
jeunes lors de séjours à la mer ou à la montagne
offerts régulièrement par les collectivités
et les associations subventionnées, comment se fait-il que
ces petits cadeaux continuent à être octroyés,
sans aucun discernement, à des voyous ? Comment se fait-il
qu’ils ne soient pas réservés à des jeunes
reconnus pour leurs mérites ?
-
Est-il
exact que les gendarmes ne peuvent intervenir dans les trains que
sur requête expresse de la direction SNCF ?
-
Que
les agents de sécurité de la SNCF n’ont pas
le pouvoir d’interpeller les fauteurs de trouble et que les
policiers, eux, ne peuvent- intervenir en dehors de leur département ?
Il faudra obtenir des réponses à toutes ces questions,
et à bien d’autres encore sans doute. Suite à
ces événements, qui trahissent une bien inquiétante
inefficacité, notre remuant Ministre de l’Intérieur
Nicolas Sarkozy est resté bien pâle. Quatre jours après
les événements, retrouvant de mâles intonations,
il a quand même déclaré qu’il allait diligenter
une enquête et mettre en place une police ferroviaire (mais
n’existe-t-elle pas déjà ?) forte de 1.000
ou 1.500 hommes. Il n’a pourtant pas précisé
où il les prélèverait, ces hommes. Parmi les
25.000 qui n’ont pas suffi à éviter les incendies
de voitures ?
-
Quant
à notre Ministre des Transports Dominique Perben, s’est-il
seulement exprimé ?
(1) du
moins à notre connaissance
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