Vidéosurveillance et les HAUTS DE SEINE


Alors que la polémique grandit sur l'utilisation abusive et liberticide de la vidéosurveillance en France, le journal " Le Monde" épingle notre ville dans son édition datée du 10 juillet 2007.
"La vidéosurveillance et les Hauts-de-Seine ? (...)

D'Asnières à Antony, villes UMP, les caméras ont poussé le long des rues et des places publiques au fil des ans. Au risque de se retourner contre leurs promoteurs : en février 2004, le directeur de cabinet du maire UMP d'Asnières est surpris en train de visionner les images retransmises depuis les rues de la ville pour reconnaître des colleurs d'affiches de l'opposition municipale.(...)"

( lire l'ensemble des articles parus dans "Le Monde" daté du 10 juillet 2007

Alors que la polémique grandit sur l'utilisation abusive et liberticide de la vidéosurveillance en France, le journal " Le Monde" épingle notre ville dans son édition datée du 10 juillet 2007.
"La vidéosurveillance et les Hauts-de-Seine ? (...)
D'Asnières à Antony, villes UMP, les caméras ont poussé le long des rues et des places publiques au fil des ans. Au risque de se retourner contre leurs promoteurs : en février 2004, le directeur de cabinet du maire UMP d'Asnières est surpris en train de visionner les images retransmises depuis les rues de la ville pour reconnaître des colleurs d'affiches de l'opposition municipale.(...)"

( lire l'ensemble des articles parus dans "Le Monde" daté du 10 juillet 2007 )

ainsi que le 27ème rapport d'activité de la C.N.I.L. publié le 09/07/07 à consulter sur :
http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20070709/933256_cnil-27erapport-2006.pdf )

Simple coîncidence ? Lors du dernier Conseil Municipal du 28 juin 2007, le maire, Manuel AESCHLIMANN, s'est pourtant avéré incapable de répondre à un élu de notre groupe qui lui demandait, concrètement, au regard des sommes précédemment investies, les résultats chiffrés desdites camera, leur incidence sur le taux d'élucidation des affaires et la baisse éventuelle de la criminalité de voie publique.
Les contribuables asniérois seront néanmoins ravis d'apprendre qu'au chapitre des marchés publics, lors de cette même séance, autorisation fut donnée au maire pour signer un avenant au marché existant : " avec la société ISS ENERGIE pour la fourniture et l'installation des équipements de vidéosurveillance, suite au coût supplémentaire résultant de la mise aux normes du dispositif existant" ...
( cf.compte-rendu analytique séance du 28 juin 2007, disponible normalement sur le site de la ville www.asnieressurseine.fr )



Nicolas Sarkozy entend développer le réseau de vidéosurveillance
LE MONDE | 09.07.07 | 14h20 • Mis à jour le 09.07.07 | 15h55

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé, dimanche 8 juillet, dans un entretien au Journal du dimanche avoir demandé au ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, "de réfléchir à un vaste plan d'installation de caméras dans nos réseaux de transports en commun" pour combattre la menace terroriste. "Il y a 25 millions de caméras au Royaume-Uni, 1 million en France. Je suis très impressionné par l'efficacité de la police britannique grâce à ce réseau de caméras", a-t-il dit.

Cette efficacité s'est révélée ces derniers jours dans l'enquête menée après l'attentat de Glasgow et les tentatives d'attentat de Londres, où les caméras de surveillance ont joué un rôle décisif dans l'arrestation des suspects.

Les Britanniques sont le peuple le plus épié au monde : selon les chiffres les plus courants, le royaume abriterait en réalité 4,2 millions de caméras, soit une pour 14 personnes. Ces Close Circuit Televisions (ou CCTV) sont partout : dans la rue, sur les autoroutes, dans les trains, les bus, les couloirs du métro, les centres commerciaux ou les stades. Un Londonien peut être filmé jusqu'à 300 fois par jour.

Le citoyen ne se plaint guère de cette omniprésence et retient surtout l'utilité du dispositif dans la lutte contre le terrorisme. L'Association des officiers de police remarque que de stricts garde-fous légaux protègent le citoyen contre d'éventuels abus. Certaines associations s'inquiètent pourtant de la multiplicité des formes que revêt le contrôle des Britanniques, nourri d'une incessante collecte d'informations sur leurs déplacements et leurs comportements, et dont les caméras ne sont que l'indice le plus visible.

En France, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) lance elle aussi dans son rapport annuel 2006, publié lundi 9 juillet, "une alerte à la société de surveillance" qui menace "la protection des données et nos libertés". "L'innovation technologique est à la fois porteuse de progrès et de dangers, met en garde Alex Türk, le président de la CNIL. Les individus sont tentés par le confort qu'elle procure, mais ils sont peu conscients des risques qu'elle comporte. Ils ne se préoccupent guère de la surveillance de leurs déplacements, de l'analyse de leurs comportements, de leurs relations, de leurs goûts."

Les systèmes de vidéosurveillance sont en augmentation constante en France depuis leur autorisation par la loi Pasqua sur la sécurité du 21 janvier 1995. Ce texte a subordonné l'installation de caméras dans les lieux publics à des finalités précises (protection des bâtiments publics, régulation du trafic routier) et à un contrôle judiciaire : les communes souhaitant installer des caméras doivent demander l'autorisation du préfet, donnée après l'avis d'une commission présidée par un magistrat. Au nom du nécessaire respect de la vie privée, la vidéosurveillance ne devait pas permettre de visualiser des images de l'intérieur des immeubles d'habitation et de leurs entrées. Par ailleurs, hormis le cadre d'une enquête de flagrant délit ou d'une enquête judiciaire, les enregistrements doivent être détruits dans un délai d'un mois.


GARANTIES "INSUFFISANTES"


Le ministère de l'intérieur a régulièrement réclamé un usage plus large de l'outil, dans deux directions : un élargissement du parc de caméras, et une augmentation de la durée de conservation des données enregistrées. Le nombre de caméras surveillant les rues de Paris (330 en surface, sur 30 000 au total dans la capitale contre 65 000 à Londres) est considéré par le préfet de police comme "un maillon faible pour la sécurité".

En décembre 2005, la France a durci pour la huitième fois en dix ans son arsenal antiterroriste, en étendant l'usage de la vidéosurveillance aux abords des bâtiments privés. La loi a aussi donné aux services de police et de gendarmerie la possibilité d'accéder directement aux images, hors de tout contrôle de l'autorité judiciaire. En examinant le texte, la CNIL avait estimé qu'il appelait "des garanties particulières pour préserver la liberté d'aller et venir et le respect de la vie privée" et que celles prévues étaient "insuffisantes".

Les matériels disponibles sur le marché, contrôlables à distance, peuvent suivre un passant sur un trajet complet dans la ville ou encore pratiquer la reconnaissance faciale en temps réel. La CNIL et les associations de défense des droits de l'homme s'inquiètent de la nécessité d'aller plus loin, alors que les moyens de contrôler l'usage de la vidéosurveillance n'ont pas suivi son développement.

Nathalie Guibert et Jean-Pierre Langellier (à Londres)
Article paru dans l'édition du 10.07.07.


Les Hauts-de-Seine ont été un département pionnier
LE MONDE | 09.07.07 | 14h20 • Mis à jour le 09.07.07 | 14h20

La vidéosurveillance et les Hauts-de-Seine ? Une vieille et longue histoire qui remonte au début des années 1980 lorsque Patrick Balkany, alors maire RPR de Levallois-Perret, provoqua une tempête en annonçant qu'il allait faire surveiller les rues de sa ville par des caméras. Une décision qui déchaîna manifestations et pétitions et amena à la saisine de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).

C'est un autre élu du département, Charles Pasqua, alors ministre de l'intérieur, qui a donné à la vidéosurveillance son cadre législatif avec la loi du 21 janvier 1995. Par la suite, M. Pasqua, président du conseil général des Hauts-de-Seine, encouragera l'installation de caméras de surveillance à l'aide de subventions départementales jusqu'à les inscrire dans les contrats locaux de sécurité.

D'Asnières à Antony, villes UMP, les caméras ont poussé le long des rues et des places publiques au fil des ans. Au risque de se retourner contre leurs promoteurs : en février 2004, le directeur de cabinet du maire UMP d'Asnières est surpris en train de visionner les images retransmises depuis les rues de la ville pour reconnaître des colleurs d'affiches de l'opposition municipale.

En 2003, M. Pasqua envisage de faire "vidéosurveiller" les quelque 90 collèges du département. Un plan ambitieux est mis en oeuvre par un ancien syndicaliste de la police, Jean-Louis Arajol, devenu le conseiller en sécurité de M. Pasqua au conseil général. Mais ce projet, jugé démesuré, est abandonné après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence du conseil général en 2004. M. Sarkozy voyait aussi poindre l'hostilité des enseignants et de parents d'élèves.

Lors de la campagne des régionales de 2004, Jean-François Copé, tête de liste UMP, inscrit dans son programme "la généralisation de la vidéosurveillance". "On va mettre des caméras partout, dans les gares, à l'entrée des immeubles", promettait-il alors. Plus récemment, le nouveau préfet de police de Paris, Michel Gaudin, que MM. Pasqua et Sarkozy recrutèrent dans les Hauts-de-Seine, affirmait devant le Conseil de Paris que la capitale "n'est pas suffisamment bien équipée en matière de vidéosurveillance, voire sous-équipée".

Jean-Pierre Dubois
Article paru dans l'édition du 10.07.07.


La CNIL s'inquiète d'une "société de surveillance" qui menace les libertés
LEMONDE.FR Avec AFP | 09.07.07 | 15h01 • Mis à jour le 09.07.07 | 15h34

u moment où le gouvernement songe à multiplier les caméras pour lutter contre le terrorisme, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) lance "une alerte à la société de surveillance" qui menace "la protection des données et nos libertés", dans son rapport d'activité publié lundi 9 juillet. "L'innovation technologique est à la fois porteuse de progrès et de dangers (...). Les individus sont tentés par le confort qu'elle procure, mais ils sont peu conscients des risques qu'elle comporte. Ils ne se préoccupent guère de la surveillance de leurs déplacements, de l'analyse de leurs comportements, de leurs relations, de leurs goûts", met en garde le président de la CNIL, Alex Türk.

La Commission alerte sur la généralisation de trois dispositifs : la vidéosurveillance, la biométrie et la géolocalisation. Elle a reçu 880 déclarations de mise en place de systèmes de vidéosurveillance en 2006, après 300 en 2005. Les techniques se sont perfectionnées, proposant jusqu'au comptage des clients entrant et sortant des magasins ou la détection de colis abandonnés. Face à la vague de législation antiterroriste, il appartient à la CNIL "d'éviter les pièges, dénoncer les illusions et combattre les mythes", pense Alex Türk, qui entend "provoquer une prise de conscience collective".

DES DONNÉES ENREGISTRÉES À L'INSU DES PERSONNES

Les demandes d'autorisation pour des dispositifs biométriques ont elles "été multipliées par dix en un an", relève le rapport. De ce fait, la CNIL a adopté en 2006 des procédures simplifiées d'autorisation dans trois cas : l'accès aux restaurants scolaires ou aux lieux de travail par reconnaissance du contour de la main, ou grâce à l'empreinte digitale, enregistrée sur un support individuel.

La géolocalisation des véhicules de salariés est également en plein essor. Au point que la CNIL a adopté en 2006 une recommandation pour en restreindre l'usage aux cas où elle est nécessaire à la sûreté de l'employé, de la marchandise ou du véhicule, ou lorsqu'elle est le seul moyen de suivre les prestations, la facturation ou le temps de travail.

Alex Türk voit enfin pointer un autre danger : le fait que la technologie soit de moins en moins visible, parce que "de plus en plus de traitements de données sont réalisés à l'insu des personnes et permettent de tracer leur déplacements physiques dans les transports en commun, leurs consultations sur Internet, leurs communications téléphoniques", et parce que les nanotechnologies rendront impossibles de distinguer ces équipements.

Entre 2003 et 2006, l'activité de la CNIL a augmenté de 570 %, avec plus de 70 000 fichiers informatiques déclarés chaque année. Alex Türk appelle à une hausse de son budget, afin de continuer à travailler en toute indépendance.