Vaste
opération de police à Grigny, quinze interpellations
lundi 17 mars 2008, 7h13 | leparisien.fr
Quinze interpellations ont été effectuées
ce matin lors d'une vaste opération de police dans
la cité de la Grande Borne, à cheval sur Grigny
et Viry-Châtillon (Essonne), où début
mars cinq policiers avaient été blessés
par des tirs de plomb, a-t-on appris de sources policière
et judiciaire.
A
6 heures, 160 policiers, appuyés par deux compagnies
de CRS soit également 160 hommes, ont pénétré
dans cette cité où le 2 mars cinq policiers
de la Section départementale d'intervention (SDI) et
de la Brigade anti-criminalité (Bac) avaient été
blessés par des tirs de plombs après l'attaque
d'une boulangerie.
L'opération
s'est déroulée dans le calme.
La police a arrêté 15 personnes, 5 mineurs et
10 jeunes âgés de 18 à 22 ans, précise
une source judiciaire. A 7h30, des perquisitions étaient
en cours.
Le
2 mars, lors de l'agression des policiers, qualifiée
de «guet-apens» par la ministre de l'Intérieur,
Michèle Alliot-Marie, les fonctionnaires avaient été
touchés aux cuisses et au bras et l'un d'eux près
de la mâchoire.
Les
affrontements avaient débuté vers 16 heures
alors qu'une dizaine de jeunes s'en prenait à une boulangerie
du quartier, mettant le feu à la boutique.
A
l'arrivée de la police, les jeunes braqueurs avaient
pris la fuite avant d'être rejoints par une vingtaine
d'autres individus. Deux d'entre eux avaient sorti des fusils
à pompe, chargés avec du plomb, et fait feu
en direction des policiers.
Des
projectiles et des cocktails Molotov avaient été
lancés en direction des policiers, et une voiture avait
été brûlée.
Certaines
personnes avaient été vues en train de manifester
leur satisfaction en applaudissant et en levant les bras lorsque
les tirs atteignaient leur cible.
Comme
à Villiers-le-Bel (Val d'Oise), des appels à
témoignages anonymes avaient été lancés
par la police, mais sans proposition de rétribution.
L'opération
lancée à la Grande Borne n'a pas l'ampleur de
celle de Villiers qui, le 18 février, avait mobilisé
près de 1.100 hommes. Elle n'a pas été
médiatisée contrairement à celle de Villiers
qui avait donné lieu à une polémique
entre la gauche et le gouvernement sur cet aspect.
Le
18 février, un millier de policiers s'étaient
déployés à Villiers-le-Bel pour interpeller
près d'une quarantaine de personnes dans le cadre de
l'enquête sur les violences survenues les 25 et 26 novembre
2007 à la suite de la mort de deux adolescents dans
la collision de leur mini-moto avec un véhicule de
police. Au total dix-neuf personnes avaient été
mises en examen et douze placées sous mandat de dépôt.
«C'est
une opération moins vaste et moins attendue»,
a expliqué à l'AFP le porte-parole du ministère
de l'Intérieur Gérard Gachet en précisant
que les suspects de tirs contre les forces de l'ordre avaient
été «identifiés rapidement».