Le 17
septembre 2006 - 14:54
Une religieuse italienne tuée en Somalie
Presse Canadienne
Des hommes armés ont tué dimanche une religieuse italienne
et son garde du corps à l'entrée d'un hôpital
de Mogadiscio, la capitale somalienne, où elle travaillait.
Deux hommes armés de pistolets ont tiré à quatre
reprises dans le dos de la religieuse, a expliqué à
l'Associated Press un médecin, le Dr Mohammed Yusuf. L'hôpital
SOS, géré par l'Autriche, est situé dans un quartier
dangereux du nord de Mogadiscio, a précisé le médecin.
Yusuf Mohamed Siad, chef de la sécurité auprès
des tribunaux islamiques contrôlant la capitale, a déclaré
que deux personnes avaient été interpellées en
liaison avec ces meurtres, sans fournir plus de détails
La religieuse, qui parlait couramment le somali, avait 65 ans. Soeur
Leonella, née Rosa Sgorbati, vivait au Kénya et en Somalie
depuis 38 ans, ont précisé des membres de sa famille.
Le président italien Giorgio Napolitani a condamné les
assassinats de la religieuse et de son garde du corps, un "crime
horrible".
Les assassins ont frappé une "femme qui avait consacré
sa vie au service des plus faibles, des plus démunis, des plus
nécessiteux, au-delà de toute distinction religieuse
et ethnique", a-t-il souligné.
Comme nombre d'étrangers, la religieuse était toujours
escortée par un garde du corps. Plusieurs témoins ont
estimé que cet assassinat était à relier à
la controverse née des récents propos du pape Benoît
XVI sur l'islam et la violence. "Je suis sûr que les assassins
étaient en colère à cause du discours du pape
dans lequel il a attaqué notre prophète", a déclaré
Ashe Ahmed Ali, l'un des nombreux témoins de la fusillade.
"Ces gens cherchent toujours des blancs à tuer, et maintenant
le pape leur a donné une raison de faire le pire", a renchéri
Mohamud Durguf Derow, un autre témoin.
A Rome, un porte-parole du Vatican a qualifié d'"horrible
épisode" le meurtre de la religieuse, rapporte l'agence
italienne ANSA. "Espérons que ce soit un événement
isolé", a ajouté le porte-parole Mgr Federico Lombardi,
ajoutant que le Vatican "suit avec inquiétude les conséquences
de cette vague de haine, espérant qu'elle n'aura pas de graves
conséquences pour l'Eglise dans le monde".
Selon Yusuf Mohamed Siad, le mobile des assassins reste à
déterminer. "Il pourrait s'agir de gens agacés
par le discours du pape, qui a mis en colère les Musulmans
du monde entier" ou cela pourrait être lié "avec
l'hôpital SOS. Nous devrons clarifier cela par notre enquête",
a-t-il ajouté.