« Nous sommes de plus en plus sollicités pour les contraventions liées aux radars »,
observent les médiateurs situés à Bagneux, Asnières ou Nanterre.


L'événement
Médiateurs : les radars font grimper les réclamations

NEUF RADARS automatiques, bientôt dix. Les radars qui se multiplient depuis quelques années sur les autoroutes et routes du département n'ont pas seulement pour effet de faire baisser la vitesse des automobilistes et remplir les caisses de l'Etat. Ils génèrent également un surcroît de plaintes pour contraventions jugées injustifiées par ceux qui doivent les régler.
Les sept délégués départementaux du médiateur de la République des Hauts-de-Seine, qui présentaient cette semaine en préfecture de Nanterre, leur bilan 2006, en ont fait le constat. Chargés de recueillir les réclamations des citoyens concernant des problèmes rencontrés avec les administrations d'Etat, et de les débloquer si possible (lire ci-dessous), ces derniers ont vu affluer l'an dernier dans leurs permanences un nombre d'automobilistes en colère jamais vu. La hausse de leur activité de 16 %, enregistrée l'an dernier, est en grande partie due aux radars automatiques. Des appareils qui ont flashé près de 250 000 fois en 2006, générant un nombre équivalent de PV. Presque deux fois plus que l'année précédente.

« La contestation des amendes reste mission impossible »

« Nous sommes de plus en plus sollicités pour les contraventions liées aux radars », observent les médiateurs situés à Bagneux, Asnières ou Nanterre. « Sur vingt rendez-vous le mois dernier, j'ai reçu douze personnes pour des contraventions », précise l'un d'eux. « Par exemple, comme ce conducteur qui se fait flasher sur la route des vacances. Il envoie le paiement de l'amende à son retour, à la date limite. Mais l'amende majorée est déjà éditée et envoyée. Avant toute discussion, le Trésor public exige le paiement de l'amende majorée. » Difficile à digérer. Plus grave, « La contestation des amendes reste mission impossible », constate le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, dans son rapport 2006. Et « même si le pourcentage d'erreurs reste très limité », de nombreux conducteurs flashés contestataires ne parviennent pas à obtenir le cliché prouvant leur infraction. Ce qui génère... dysfonctionnements et incompréhensions. Mais attention, préviennent les délégués des Hauts-de-Seine : « Notre rôle n'est pas de faire sauter la contravention. Dans le cas de l'amende majorée par exemple, nous pouvons négocier avec l'administration pour que la personne n'ait pas à payer deux fois. Pas plus. »