Les
propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad,
qui a déclaré mercredi qu'Israël devait être
"rayé de la carte"
Reuters
Les propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a déclaré
mercredi qu'Israël devait être "rayé de la carte",
ont provoqué une vague d'indignation et de condamnation au sein
de la ommunauté internationale.
Après les réactions des Etats-Unis, du Canada, et de plusieurs
pays européens la veille, l'Union européenne, la Russie,
pourtant proche de Téhéran, et le principal intéressé,
Israël, sont montés jeudi au créneau pour dénoncer
les propos "préoccupants" et "inacceptables"
du chef d'Etat iranien. Réunis à Hampton Court, près
de Londres, les dirigeants européens "ont condamné
de la manière la plus ferme les commentaires attribués
au président iranien Ahmadinejad sur l'Etat d'Israël".
"Les appels à la violence et à la destruction de
n'importe quel Etat sont manifestement incompatibles avec la prétention
d'être un membre mûr et responsable de la communauté
internationale", ont-ils souligné. Ces commentaires sont
source "de préoccupation pour le rôle de l'Iran
dans la région et pour ses intentions futures", ont ajouté
les dirigeants de l'UE, faisant allusion aux interrogations sur les
ambitions nucléaires de Téhéran.
Josep
Borell, le président du Parlement européen, s'est dit
"choqué, scandalisé et révolté"
par les déclarations du président iranien. ISRAËL
RÉCLAME QUE L'IRAN SOIT EXCLU DE L'ONU Israël a pour sa
part exigé l'exclusion de l'Iran des Nations unies. "Un
pays qui appelle à la destruction d'un autre peuple ne peut pas
être membre des Nations unies", peut-on lire dans un communiqué
diffusé par le cabinet du Premier ministre Ariel Sharon.
"Un tel pays possédant des armes nucléaires est un
danger, non seulement pour Israël et le Moyen-Orient, mais aussi
pour l'Europe", a déclaré Sharon à l'issue
d'une rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères,
Sergueï Lavrov, en visite au Proche-Orient. Même la Russie,
indéfectible soutien de Téhéran sur le dossier
nucléaire, s'est indignée des déclarations iraniennes.
"Ce que j'ai vu à la télévision est inacceptable",
a déclaré Lavrov. L'ambassadeur d'Iran à Moscou
a été convoqué au ministère des Affaires
étrangères pour fournir des explications, a précisé
un fonctionnaire russe. "Je ne pense pas que (les déclarations
d'Ahmadinejad) facilitent les efforts de ceux qui essaient de normaliser
la situation autour de l'Iran.
Ceux qui insistent pour transférer le dossier du nucléaire
iranien au Conseil de sécurité des Nations unies ont reçu
un argument supplémentaire pour le faire", a estimé
Lavrov, cité par l'agence de presse Interfax. Lors d'une conférence
intitulée "Le monde sans le sionisme", le président
iranien a déclaré mercredi devant 3.000 étudiants
qu'Israël devrait être "rayé de la carte".
"Le monde musulman ne laissera pas son ennemi historique vivre
en son coeur", a-t-il ajouté. Sous les deux mandats du président
réformateur Mohammad Khatami, l'Iran avait montré des
signes d'apaisement dans sa politique à l'égard d'Israël.
Mais Ahmadinejad, ancien membre des Gardiens de la révolution
qui a pris ses fonctions à la tête de l'Etat en août,
a déclaré qu'il ne pourrait y avoir de répit.