Un président déjà sous influence européiste ?

Finances publiques
Bruxelles adresse un avertissement à Nicolas Sarkozy
leparisien.com , lundi 07 mai 2007, 18h50

Bruxelles avait déjà, pendant la campagne, regretté la démagogie des candidats français dès qu'ils parlaient de questions économiques. Les ministres des finances de la zone euro, réunis à partir d'aujourd'hui à Bruxelles, et la Commission européenne ont lancé un avertissement au nouveau président de la République française. Ils demandent à Nicolas Sarkozy de respecter ses obligations sur l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE) et la réduction du déficit public.

Pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy avait -au diapason de Ségolène Royal, d'ailleurs- fustigé la politique de l'euro fort de la BCE, ce qui, pour lui, handicapait la croissance et creusait le déficit de la balance commerciale.
Le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a, dès son arrivée à Bruxelles aujourd'hui, rappelé l'indépendance de l'institution. «Aucun homme politique ne doit exercer de pression sur la BCE», a poursuivi son homologue autrichien Wilhelm Molterer.

De fait, la Commission européenne n'a pas tardé à rappeler au futur président de la République qu'il devait «consolider» les finances de la France. «Poursuivre la remise en ordre des finances publiques, réduire la dette, c'est un défi pour la France, qui doit démontrer que tel sera l'objectif des nouvelles autorités comme cela fut le cas pour le précédent gouvernement», a expliqué le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia.
«Le président Sarkozy a été ministre des Finances. Il connaît très bien ce qu'il doit faire, ce qu'il faut faire, ce qu'il peut faire», a-t-il insisté sur un ton qui ressemblait plus à un avertissement.