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(avec AFP). Publié le 14 octobre 2006Actualisé le 14
octobre 2006 : 17h22 Des enfants passent devant une voiture vandalisée,
samedi, à Epinay-sur-Seine, dans le quartier où la nuit
précédente, selon la Direction générale
de la police nationale (DGPN), trois policiers de la BAC ont été
agressés, et l'un d'entre eux blessé au visage, par
30 à 50 jeunes, après avoir été appelés
pour un vol à la roulotte.
(AFP/D. Faget)
Trois policiers ont été agressés et l'un d'entre
eux blessé au visage par trente à cinquante jeunes,
dans la nuit de vendredi à samedi à Epinay-sur-Seine
(Seine-Saint-Denis). Le policier blessé, Christophe Estève,
30 ans, frappé à la mâchoire à coup de
pierre, a été hospitalisé et une trentaine de
points de suture lui ont été posés. Le ministre
de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, lui a exprimé dans
un courrier son «total soutien» ainsi que ses «voeux
de prompt rétablissement».
Selon les premiers éléments de l'enquête, la police
a été appelée vendredi, peu avant 23 heures,
pour un vol à la roulotte près de la cité HLM
Orgement, à Epinay, où trois policiers de la brigade
anti-criminalité (BAC) se sont rendus.
Leur véhicule aurait alors été «pris en
tenaille et bloqué», par deux voitures particulières.
«Une trentaine de jeunes encagoulés les attendaient avec
des armes de poing, des barres de fer, des bâtons», selon
Loïc Lecouplier, secrétaire d'Alliance 93 (1er syndicat
de gardiens de la paix). «Les policiers ont utilisé le
flashball mais cela n'a pas suffi à faire reculer les jeunes.
A ce moment, un policier a reçu un pavé dans la mâchoire»,
a-t-il ajouté. Des témoins dans la cité d'Orgemont
à Epinay-sur-Seine, dans la banlieue nord de Paris, ont indiqué
sous couvert de l'anonymat que des jeunes attendaient les policiers.
«Cela avait l'air organisé, il y avait 30 à 40
jeunes cagoulés qui attendaient la police», a raconté
une habitante de 34 ans, qui a observé les incidents depuis
sa fenêtre.
Selon la DGPN, il y avait «une cinquantaine de jeunes encagoulés
armés de battes de base-ball et de barres de fer» qui
ont «utilisé des gaz lacrymogènes». L’UNSA-police
a mis «en garde les autorités de l’Etat contre
les agressions de plus en plus violentes et de plus en plus fréquentes
à l’encontre des policiers».
Cette affaire intervient après celle des Mureaux (Yvelines)
le 2 octobre lorsque des policiers avaient été pris
à partie dans une cité HLM lors d'un contrôle
routier et celle de la cité des Tarterêts de Corbeil-Essonnes
(Essonne), le 19 septembre, où deux CRS avaient aussi été
agressés.
Des syndicats de police ont exprimé leur émotion et
leur «colère», leurs responsables mettant en avant
le «ras-le-bol» des policiers un an après les émeutes
survenues en banlieue à l'automne 2005.