Le
droit de vote des étrangers fait désormais presque
consensus
[23/02/2007 15:39]
PARIS
(AP) -- Le droit de vote des étrangers aux élections
locales, poussé depuis longtemps par les Verts et les communistes,
fait désormais presque consensus dans la classe politique
française : à l'exception de ceux de l'extrême
droite, les principaux candidats proposent tous de permettre aux
étrangers installés en France de participer aux élections.
Ce
droit, qui figurait en 1981 dans les 110 propositions de François
Mitterrand, a été adopté par la majorité
de gauche à l'Assemblée nationale en 2000, mais n'est
jamais entré en vigueur faute d'avoir été examiné
par les sénateurs.
Aujourd'hui,
les Verts et les communistes reprennent cette idée et proposent
d'ajouter au droit de vote, qui serait étendu à toutes
les élections, celui de se présenter aux élections
et d'être élu.
Dans
son pacte présidentiel, Ségolène Royal propose
d'accorder le seul droit de vote, qui serait accessible après
cinq ans de situation régulière. François Bayrou
propose, lui, d'attendre dix ans de présence.
A l'UMP,
on semble toujours réticent à cette idée. Nicolas
Sarkozy l'a défendue à plusieurs reprises, mais il
l'a assortie de conditions strictes qui rendent peu probable la
perspective d'une réelle application. Le candidat de l'UMP
a en particulier conditionné ce droit, qui serait accordé
aux titulaires d'une carte de résident en France depuis plus
de cinq ans, à la réciprocité avec les pays
d'origine.
«S'il
gagne l'élection (...), il aura tous les moyens de faire
avancer cette idée», affirme Abderrahmane Dahmane,
secrétaire national de l'UMP en charge des relations avec
les associations des Français issus de l'immigration. Mais
aucun calendrier n'est arrêté parce que cette position
reste «minoritaire au sein de l'UMP», précise-t-il
à l'Associated Press. «Il faut se laisser le temps
de convaincre les autres».
Plus
à droite, Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers rejettent
catégoriquement cette perspective. Comme sur le dossier de
l'immigration en général, ils utilisent abondamment
l'argument du droit de vote des étrangers pour dénoncer
les positions -qu'ils jugent trop libérales- du candidat
de l'UMP. AP
lp/mw
Immigration:
les principales propositions des candidats
[23/02/2007 15:39]
PARIS
(AP) -- Voici les principales mesures proposées par les candidats
à la présidentielle en matière d'immigration:
NICOLAS
SARKOZY:
- privilégier
l'immigration «choisie» pour passer à «une
immigration de travail plutôt que familiale»
- poursuivre
les expulsions d'étrangers en situation irrégulière
- créer
un grand ministère de l'Immigration
- régularisation
au cas par cas par les préfets. Refus des régularisations
massives au sein de l'Union européenne
- droit
de vote des résidents aux élections locales, sous
réserve d'accord avec les pays d'origine
SEGOLENE
ROYAL:
- rétablir
la règle des dix ans de présence comme critère
de régularisation pour les sans-papiers
- régulariser
les sans-papiers -mais pas de façon «globale»-
à partir de critères fondés sur la durée
de présence en France, la scolarisation des enfants et la
possession ou la promesse d'un contrat de travail. Réexaminer
le dossier des demandeurs d'asile déboutés
- instituer
un visa permettant des aller-retour multiples sur plusieurs années
- favoriser
le développement des pays du sud pour limiter les flux migratoires
- droit
de vote aux élections locales pour les étrangers en
situation régulière depuis cinq ans
FRANCOIS
BAYROU:
- favoriser
le développement des pays d'émigration
- maîtriser
l'immigration clandestine, expulser des étrangers non admis
en France, lutter contre le travail clandestin
- régulariser
les sans-papiers sur critères: contrat de travail, «maîtrise
de notre langue et de nos valeurs»
- créer
un grand ministère de l'Immigration chargé aussi de
l'intégration des migrants et des accords de co-développement
- droit
de vote aux élections locales pour les étrangers installés
depuis dix ans en France
JEAN-MARIE
LE PEN:
- arrêter
l'immigration et fermer les frontières, interdire le regroupement
familial
- établir
la préférence nationale
- interdire
la double nationalité, limiter les naturalisations
- pas
de droit de vote aux étrangers
PHILIPPE
DE VILLIERS:
- arrêter
l'immigration et interdire le regroupement familial
- interdire
la double nationalité, limiter les naturalisations et mettre
en place une politique de «francisation»
- lutter
contre l'immigration clandestine et expulser les sans-papiers
- mettre
en place une politique de co-développement pour «fixer
les populations dans leur pays d'origine»
- pas
de droit de vote aux étrangers
DOMINIQUE
VOYNET:
- régulariser
tous les sans-papiers
- mettre
en place une politique de l'immigration tendant vers la liberté
de circulation et d'établissement
- droit
de vote et d'éligibilité des résidents étrangers
MARIE-GEORGE
BUFFET:
- régulariser
tous les sans-papiers avec une carte de résident de dix ans,
assouplir le regroupement familial
- abroger
les lois sur l'immigration adoptées ces vingt dernières
années
- faciliter
les démarches des demandeurs d'asile
- consacrer
1% du PIB à la coopération.
- droit
de vote et d'éligibilité des résidents étrangers
AP
- lp/mw