Une
nouvelle agression relance le débat sur l'islam aux
Pays-BasLAURE MANDEVILLE.
LE
FIGARO Publié le 11 août 2007Actualisé
le 11 août 2007 : 20h55
L'agression
par des islamistes d'un jeune Iranien néerlandais qui
venait de créer un comité d'apostats de l'islam
fait resurgir les tensions.
IL y a quatre mois, le philosophe Afshin Ellian, Iranien néerlandais
connu pour son combat contre les islamistes, recevait un appel
de Jami Ehsan, 22 ans. Ce juvénile conseiller municipal
du parti travailliste PvdA à Voorburg, en banlieue de
La Haye, lui expliqua vouloir créer un comité
d'apostats de l'islam, destiné à défendre
« la liberté de religion » aux Pays-Bas.
« C'est une activité dangereuse », lui répondit
Ellian qui, depuis l'assassinat du cinéaste Theo Van
Gogh par un islamiste en 2004, est sous protection policière.
« Je sais, répondit Jami, mais c'est très
important. Nous devons conquérir notre liberté
de croire ou de ne pas croire, une liberté que nous refuse
l'islam ! » Arrivé aux Pays-Bas à l'âge
de 9 ans, éduqué par des parents iraniens modérés,
le jeune garçon avait été foudroyé,
à 16 ans, par la destruction des tours jumelles du World
Trade Center, le 11 septembre 2001. Sa première réaction
fut de s'emparer d'un Coran pour comprendre pourquoi, au nom
de l'islam, de telles attaques pouvaient être menées.
Une fois le livre refermé, il abjurait sa religion. «
C'est très intéressant, note Afshin Ellian, car
l'assassin de Theo Van Gogh, Mouhamad Bouyeri, s'est radicalisé
après le 11 Septembre, alors que chez Jami, c'est le
contraire. Il incarne tous ces jeunes musulmans qui veulent
échapper à la religion et à la tradition.
Ils veulent être des laïques, pouvoir par exemple
prendre femme parmi les chrétiens. Quand le 11 Septembre
est arrivé, beaucoup d'Occidentaux ont dit : »Où
sont les musulmans dans le débat ?* Le comité
des apostats est la réponse de Jami à cette question.
Une réponse qui concerne toute l'Europe, où il
fait école. »
Le
comité des ex-musulmans prévoit de tenir une conférence
inaugurale en septembre. Mais entre-temps, Jami Ehsan a été
violemment agressé samedi par trois hommes qui l'ont
roué de coups. Deux d'entre eux seraient marocains et
le troisième somalien, selon lui. Ils l'auraient traité
de « sale juif » et de « sale homosexuel »,
avant de prendre la fuite. Ehsan avait multiplié les
déclarations publiques sur « l'islam totalement
arriéré ». Victime de menaces téléphoniques,
dont celle d'« être pendu », il est maintenant
sous haute protection.
À
fleur de peau
L'affaire
a provoqué de nouveaux remous dans une classe politique
néerlandaise où les tensions liées à
l'islam restent à fleur de peau, depuis l'assassinat
du politicien Pim Fortuyn et du cinéaste Theo Van Gogh.
Hier, dans le quotidien Volkskrank, le chef du Parti travailliste,
Wouter Bos, répondait à Ehsan Jami - qui avait
déploré le faible soutien de son parti - en rappelant
que le PvdA était le seul « à prendre ouvertement
position... en faveur du droit à abandonner sa religion,
même s'il s'agit de la religion musulmane ». «
Jami a parfaitement le droit de s'exprimer. Mais si on me demande
s'il est nécessaire de faire des déclarations
blessantes sur Mahomet pour plaider en faveur de l'apostasie,
je réponds que non », ajoutait-il.
Le
populiste Geert Wilders, chef de file d'une formation d'extrême
droite, a demandé « l'interdiction du Coran »
aux Pays-Bas, suscitant un tollé. Hier, le Telegraaf
signalait pourtant que le Conseil des musulmans avait proposé
à Wilders un « dialogue constructif, afin de lutter
contre la peur et la polarisation de la société
néerlandaise ».
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Pays-Bas:
un élu roué de coups pour apostasie
Ayaan Hirsi Ali n'est plus là pour porter la voix des
"apostats" de l'islam au sein du parlement hollandais
mais un comité d'ex-musulmans, composé de "mécréants"
de culture musulmane, refusent l'intimidation et continuent
d'agacer les extrémistes. Leurs positions vont au delà
de la simple critique de l'intégrisme, jusqu'à
la critique radicale de la religion musulmane. Mais si cette
radicalité ne pouvait plus exister sans risques dans
un pays comme la Hollande, où pourrait-elle s'exprimer
?
C'est
la question que pose les agressions à répétitions
ayant lieu aux Pays-Bas ces dernières années.
Samedi 4 aôut, c'était au tour du jeune conseiller
municipal de Voorbur (banlieue de La Haye) d'origine iranienne,
Ehsan Jami (22 ans). Arrivé aux Pays-Bas avec ses parents
en 1995, il a fondé un comité pour ex-musulmans,
qui ne mâche pas ses mots et donc fait débat.
Selon
le journal Le Monde, Ehsan Jami a multiplié les déclarations
sur "l'islam totalement arriéré" et
le prophète Mahomet, "homme effrayant", "criminel",
"exactement pareil à Ben Laden". Des propos
qui lui ont valu diverses menaces verbales, dont celle d'être
"pendu".
Samedi,
trois hommes l'ont ghetté à proximité de
son domicile pour le rouer de coups. Selon Jami, ils l'ont traité
de "sale juif" et "sale homosexuel".
Le
débat sur le droit au débat — y compris
concernant l'Islam — n'est pas prêt de s'éteindre
aux Pays-Bas. Espérons que les "mécréants"
ne finissent pas tous sous protection ou par devoir s'exiler...
Caroline
Fourest
jeudi
9 août 2007
http://www.prochoix.org/cgi/blog/index.php/2007/08/09/1690-pays-bas-roue-de-coups-pour-apostasie
Pays-Bas : agression d’Ehsan Jami,
fondateur du Conseil des ex-musulmans hollandais
9/08 /2007

Ehsan
Jami |
Ehsan
Jami (photo), membre du parti travailliste hollandais
(PvdA), cofondateur du Conseil central des ex-musulmans
des Pays-Bas, a été agressé pour
la troisième fois le 7 aout dernier. |
Cette
agression par des musulmans a été possible car
au pays de Théo Van Gogh (assassiné par un islamiste
en 2004), Ehsan Jami n’avait toujours pas de protection
rapprochée.
Ehsan
Jami s’est déclaré déçu que
les membres de son parti (socialiste) se soient peu manifestés
depuis son agression. Il a confié au Volkskrant que «Geert
Wilders a déjà téléphoné
trois fois pour me souhaiter bon courage. Mais les députés
de mon parti n’ont rien fait». Jami, qui a posé
sa candidature dans les instances dirigeantes du PvdA, est controversé
dans son parti du fait de ses déclarations sur l’Islam
: à ses yeux ‘le PvdA est pris en otage par les
allochtones et les musulmans’ ». Depuis son agression,
Ehsan Jami est sous protection policière. (1) - (2) -
(3)
PM
http://www.bafweb.com/2007/08/09/pays-bas-agression-dehsan-jami-apostat-et-fondateur-du-conseil-des-ex-musulmans-hollandais/
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