Meurtre
d'Ilan Halimi
les Français ne sont pas dupes:
56 % jugent la présence de Chirac
inappropriée à la synagogue
et 60% excessive la manifestation contre
le racisme et l'antisémitisme à Paris
lundi
27 février 2006, 11h00
47%
des internautes estiment que l'assassinat d'Ilan Halimi comporte une
dimension antisémite
Mais 39% jugent qu'il ne s'agit que d'un crime crapuleux. Divisés
sur la portée de cet acte barbare, les internautes qui se sont
exprimés* pensent qu'il ne faut pas lui donner une connotation
trop emblématique.
La
piste antisémite, retenue par la juge d'instruction dans l'affaire
Ilan Halimi, est partagée par une partie des internautes. 47%
estiment qu'il y a effectivement une dimension antisémite, et
8% assurent même qu'il s'agit d'un acte " essentiellement
antisémite ". Mais une forte minorité, 39%, estime
qu'on ne peut pas aller jusqu'à parler d'antisémitisme.
Les
internautes estiment qu'il ne faut pas aller trop vite en besogne dans
la mesure, notamment, où l'enquête n'est pas encore close.
La majorité d'entre eux regrette ainsi que les médias
et les responsables politiques mettent trop l'accent sur la dimension
antisémite. Ils ne nient pas cette dernière mais tout
est affaire de mesure. En l'occurrence, lorsque Nicolas Sarkozy parle
" d'antisémitisme par amalgame " à l'Assemblée
nationale, les internautes jugent, à 49%, qu'il en fait trop
(39% estiment au contraire qu'il fait preuve de retenue).
Nouvelle
affaire Carpentras ou remake de l'emballement médiatico-politique
autour de la fausse agression du RER D ? Les internautes marquent en
tout cas leurs distances avec la mobilisation actuelle. A leurs yeux,
la présence du chef de l'Etat et de Dominique de Villepin à
la synagogue jeudi soir n'était " pas appropriée
", car elle accréditait " la thèse d'un crime
antisémite alors que l'enquête est toujours en cours "
(56%). De même, la manifestation de dimanche dans les rues de
Paris pour protester contre le racisme et l'antisémitisme leur
a-t-elle paru " excessive " (60%), arguant qu'il ne faut pas
transformer un fait-divers si abject soit-il en un phénomène
de société.
Pierre
Christian