Le bus
incendié le 28 octobre 2006 à Marseille dont l'une des
passagères, grièvement brûlée, est entre
la vie et la mortMichel Gangné(AFP)Une Marseillaise de 26 ans
était entre la vie et la mort, grièvement brûlée
dans l'incendie samedi soir d'un bus tombé dans un "guet-apens"
dressé par des jeunes gens: elle est la première victime
grave de violences perpétrées autour de l'anniversaire
redouté de la première nuit d'émeutes en 2005.
Depuis une semaine, au moins sept autobus ont été incendiés
dans des banlieues de grandes villes, dont six en région parisienne,
par des groupes de personnes encagoulées et parfois armées.
Même
si le pire à parfois été frôlé comme
dans l'Essonne où un bus était plein au moment où
le feu a pris, il n'y a pas eu de blessés graves.
Samedi
soir, le bus de la Régie des transports de Marseille (RTM)
semble avoir été pris dans un "vrai guet-apens",
a estimé le procureur de la République de Marseille,
Jacques Beaume. Relevant d'une procédure criminelle, l'enquête
a été confiée à la brigade criminelle
de la police judiciaire.
Les premiers
témoignages de certains passagers et de la conductrice permettent
à la police d'esquisser les grands traits de l'attaque. Le
bus, assurant la liaison entre le centre-ville et les quartiers nord
réputés difficiles, aurait été agressé
une première fois dans son trajet aller, des jeunes gens tentant
en vain de monter à bord.
Ils auraient
attendu au même arrêt, situé à la frontière
des quartiers nord et à proximité d'une cité,
que le même véhicule repasse dans le sens inverse pour
cette fois l'obliger à s'arrêter "par un mécanisme
qu'il faut vérifier", selon le magistrat.
Il est
alors 21H15, et ces "adolescents" au visage dissimulé
dans leur capuche forcent les portes du bus où sont assis une
dizaine ou une douzaine de personnes, répandent de l'essence
et y mettent le feu avant de prendre la fuite, selon une source policière.
Outre
trois personnes indisposées par les fumées, une jeune
femme, grièvement atteinte, est conduite en urgence dans un
service spécialisé: "Ses jours sont en danger,
elle est brûlée à près de 60% de la surface
du corps", a précisé à l'AFP la direction
de la communication de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille
(AP-HM).
"Son
état est gravissime", a renchéri le procureur Jacques
Beaume un peu plus tard dans la nuit.
Le magistrat
a appelé les passagers vite rentrés chez eux -- la plupart
-- à se faire connaître. "On a besoin de leurs témoignage",
a-t-il insisté.
La carcasse
du bus a été remorquée après minuit et
ne restaient plus sur les lieux que des débris de vitres à
terre et un car de CRS.
Le service
bus de nuit a été interrompu.
Marseille,
deuxième ville de France, avait été largement
épargnée par les troubles de l'automne passé.
Aucun incident particulier n'avait été signalé
dans la nuit de vendredi à samedi, date anniversaire du début
des émeutes urbaines.
"C'est
bien la preuve que les quartiers nord de Marseille réputés
+à l'abri+ sont tout aussi capables que la banlieue parisienne
de générer des incidents très graves", a
déclaré à l'AFP Bernard Coumes, secrétaire
départemental du syndicat de police Alliance.
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