JUSTICE
Manuel AESCHLIMANN entendu par un juge




Asnières/ Manuel Aeschlimann entendu par un juge

Justice

REBONDISSEMENT judiciaire à Asnières
Le député-maire UMP de la ville, Manuel Aeschlimann, a été convoqué jeudi devant le tribunal de grande instance de Nanterre pour y être entendu par le juge d'instruction Richard Pallain, dans le cadre d'une affaire de marchés publics.

L'élu de droite, par ailleurs nommé par Nicolas Sarkozy président de la commission de suivi de l'opinion publique à l'UMP, a été interrogé sur le mode de financement du Festival international des arts folkloriques organisé par la municipalité en juin 1998 alors qu'il était premier adjoint au maire délégué à la communication.

Une affaire pour laquelle l'ancien député-maire RPR de l'époque, Frantz Taittinger, avait été mis en examen en novembre 2003 par ce même juge d'instruction pour « octroi d'avantage injustifié, recel, détournement de biens publics », et laissé libre. Manuel Aeschlimann est ressorti du bureau du juge d'instruction en tant que témoin assisté, c'est-à-dire qu'il est désormais concerné par cette affaire* et que lors des prochaines auditions, si besoin, il pourra se faire assister par un conseil.

L'affaire n'est pas nouvelle : le parquet de Nanterre avait ouvert une enquête préliminaire en 2001 à la suite d'une plainte de l'Adeca, une association asniéroise présidée alors par Philippe Vassé, un simple contribuable. L'association avait à l'époque dénoncé les modalités de financement du Festival international des arts folkloriques organisé en 1998 dans la commune : 1,3 million de francs (198 183 € ) avaient été versés à Asnières Communication, une association municipale. Cette dernière avait ensuite versé ces fonds à une agence de communication, CDA Production, chargée d'organiser ce festival. Mais cette société n'a jamais été mise en concurrence comme l'oblige la loi. Le contrat avait d'ailleurs été rejeté par le préfet pour non-soumission au Code des marchés publics. Des observations préfectorales qui n'ont pas été retenues par la ville. Par ailleurs, le coût, jugé exorbitant au vu de la prestation réalisée, a amené les enquêteurs de la BRDE, chargés du dossier, à s'interroger sur une éventuelle surfacturation. Contacté hier soir, le maire n'était pas joignable.

* Toute personne nommément visée par une plainte ou mise en cause par la victime peut être entendue comme témoin assisté.

Marisa Faion

Le Parisien , samedi 07 janvier 2006