RECONCILIATION FN-MNR : LE PEN AU 2EME TOUR DES PRESIDENTIELLES FACE A JOSPIN ?
Jeudi 31 août 2006




FN: Le Pen pronostique un second tour Le Pen/Jospin en 2007


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PARIS (AFP) - Universités d'été puis "fête des Tricolores", Jean-Marie Le Pen entame plein d'optimisme une série de rendez-vous avec ses troupes en Provence à huit mois de l'élection présidentielle.

"Je suis tout à fait convaincu que je serai au second tour de l'élection tant il est vrai que ce que je représente, c'est-à-dire le formidable mécontentement des Français, pourra s'exprimer par ma bouche", a expliqué cette semaine M. Le Pen.

Le président du Front national Jean-Marie Le Pen a d'ailleurs pronostiqué mercredi sur France Info et I-télé un second tour Le Pen/Jospin au deuxième tour de la présidentielle de 2007.

M. Le Pen s'est déclaré d'accord avec le pronostic de l'essayiste Emmanuel Todd, selon lequel il se retrouverait au second tour contre le candidat du PS. "Je pense que ce sera ça", et "je pense que ce sera plutôt Jospin" qui sera le candidat socialiste, a déclaré M. Le Pen.

"M. Sarkozy et Mme Royal sont les vedettes américaines qui occupent le terrain, pendant que le public n'est pas encore assis", a-t-il ajouté.

Les dirigeants du FN croient fermement dans les chances de leur chef de s'immiscer dans le face-à-face Nicolas Sarkozy/Ségolène Royal pronostiqué pour l'instant par les sondages.

"Jean-Marie Le Pen représente le renouvellement des idées", alors que Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy n'incarnent qu'un simple changement de visage, explique Marine Le Pen, directrice stratégique de la campagne de son père.

Pour Marine Le Pen, la stratégie de "dédiabolisation" visant à polir le discours frontiste pour le débarasser de ses aspects les plus extrêmes porte ses fruits.

"Le regard sur le FN a changé. Dans les dîners, y compris de décideurs, on entend dire +je vais voter FN+. Ca n'existait pas il y a trois ans", déclare-t-elle.

La nouvelle "culture de gouvernement" du FN se lira dans le programme du candidat Le Pen, qui sera prêt pour le début du mois de novembre, selon Mme Le Pen, qui cherche à ouvrir au delà du seul FN l'éventail des contributions.

"Tous les thèmes de la campagne présidentielle tournent autour des nôtres", se félicite-t-elle.

"L'indépendance de la France, l'immmigration, la sécurité, le pacte de stabilité" qui "ligote" les économies de la zone euro: "ce sont des thèmes qui mettent le FN au centre du débat", assure-t-elle.

Pour cette rentrée provençale, dans une région où il a toujours réalisé d'excellents scores électoraux, M. Le Pen commencera par rencontrer mercredi les jeunes du Front national de la jeunesse, réunis à Saint-Martin-de-Crau, près d'Arles (Bouches-du-Rhône).

Vendredi et samedi aura lieu à Avignon l'université d'été des 150 élus régionaux du FN. Le séminaire est officiellement consacré à la décentralisation, mais il y sera certainement question aussi, au moins dans les couloirs, d'un éventuel accord électoral avec Bruno Mégret et son Mouvement national républicain.

Les discussions entre M. Le Pen et son ancien lieutenant semblent avoir connu un coup d'accélérateur pendant l'été, et les partisans de M. Mégret s'attendent à les voir aboutir dans les prochaines semaines.

Une telle issue renforcerait la stature de champion de la droite "nationale" de M. Le Pen, face à Philippe de Villiers, rival déclaré mais pour l'instant malheureux dans les sondages.

Les élus régionaux se verront certainement aussi rappeler la nécessité de multiplier les efforts pour collecter les parrainages pour le candidat du FN, collecte qui s'annonce encore plus difficile que pour les précédentes élections, même si M. Le Pen en revendique déjà 300.

Dimanche, le président du FN fera son discours de rentrée devant les militants et sympathisants du parti réunis pour une "Fête des tricolores" à nouveau à Saint-Martin-de-Crau.

Les derniers sondages publiés à la fin août par Le Point et le Nouvel Observateur donnent à M. Le Pen entre 11 et 14% des voix au premier tour face à M. Sarkozy et Mme Royal, un niveau largement supérieur à celui observé huit mois avant l'élection présidentielle de 2002.


jeudi 31 aout 2006, 8h05
Présidentielle: Jean-Marie Le Pen se voit "mécaniquement au second tour"

MARSEILLE (AP) - Jean-Marie Le Pen estime qu'il devrait être "mécaniquement au second tour" de l'élection présidentielle de 2007. Dans une interview publiée jeudi dans le quotidien régional "La Provence", le président du Front national considère Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy comme des "vedettes américaines".

"Je n'ai aucune certitude. Mais le torrent général de l'opinion va dans un sens qui m'est favorable", déclare Jean-Marie Le Pen, qui ajoute: "les sondages me sont deux fois plus favorables aujourd'hui qu'à l'automne 2001 quand commençait la campagne".

Le président du FN qualifie dans cet entretien Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, adversaires annoncés à l'élection présidentielle, de "vedettes américaines qui tiennent le public en haleine pendant que la salle se remplit; des éléments marginaux en attendant les vraies vedettes Jospin, Chirac encore ou un substitut en la personne de Dominique de Villepin..."

Il se déclare également favorable à un rapprochement du FN avec le MNR de Bruno Mégret. "Si c'est le prix à payer pour le sauvetage de la France, je le ferais volontiers. Un responsable politique doit dominer ses sentiments personnels", affirme-t-il.

Jean-Marie Le Pen est en revanche opposé à une telle démarche "d'union patriotique" avec le MPF de Philippe de Villiers. "Quant à Villiers, il s'étouffe tout seul! Coincé entre Sarkozy et moi, il n'a pas une grande marge de manoeuvre. Je l'ai toujours dit, c'est un sous-marin de l'UMP, un petit sous-marin... jaune", ironise-t-il.

Jean-Marie Le Pen doit s'exprimer jeudi devant l'université d'été du Front national de la Jeunesse à Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône). Il doit prendre la parole également à Avignon pour l'université d'été du FN qui doit réunir vendredi et samedi 150 conseillers régionaux de cette formation. Il doit également prononcer un discours dimanche à la "Fête des tricolores" des Bouches-du-Rhône. AP