FN: Le Pen pronostique un second tour Le Pen/Jospin en 2007
agrandir la photo
PARIS (AFP) - Universités d'été puis "fête
des Tricolores", Jean-Marie Le Pen entame plein d'optimisme une
série de rendez-vous avec ses troupes en Provence à
huit mois de l'élection présidentielle.
"Je
suis tout à fait convaincu que je serai au second tour de l'élection
tant il est vrai que ce que je représente, c'est-à-dire
le formidable mécontentement des Français, pourra s'exprimer
par ma bouche", a expliqué cette semaine M. Le Pen.
Le président
du Front national Jean-Marie Le Pen a d'ailleurs pronostiqué
mercredi sur France Info et I-télé un second tour Le
Pen/Jospin au deuxième tour de la présidentielle de
2007.
M. Le
Pen s'est déclaré d'accord avec le pronostic de l'essayiste
Emmanuel Todd, selon lequel il se retrouverait au second tour contre
le candidat du PS. "Je pense que ce sera ça", et
"je pense que ce sera plutôt Jospin" qui sera le candidat
socialiste, a déclaré M. Le Pen.
"M.
Sarkozy et Mme Royal sont les vedettes américaines qui occupent
le terrain, pendant que le public n'est pas encore assis", a-t-il
ajouté.
Les dirigeants
du FN croient fermement dans les chances de leur chef de s'immiscer
dans le face-à-face Nicolas Sarkozy/Ségolène
Royal pronostiqué pour l'instant par les sondages.
"Jean-Marie
Le Pen représente le renouvellement des idées",
alors que Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy n'incarnent
qu'un simple changement de visage, explique Marine Le Pen, directrice
stratégique de la campagne de son père.
Pour
Marine Le Pen, la stratégie de "dédiabolisation"
visant à polir le discours frontiste pour le débarasser
de ses aspects les plus extrêmes porte ses fruits.
"Le
regard sur le FN a changé. Dans les dîners, y compris
de décideurs, on entend dire +je vais voter FN+. Ca n'existait
pas il y a trois ans", déclare-t-elle.
La nouvelle
"culture de gouvernement" du FN se lira dans le programme
du candidat Le Pen, qui sera prêt pour le début du mois
de novembre, selon Mme Le Pen, qui cherche à ouvrir au delà
du seul FN l'éventail des contributions.
"Tous
les thèmes de la campagne présidentielle tournent autour
des nôtres", se félicite-t-elle.
"L'indépendance
de la France, l'immmigration, la sécurité, le pacte
de stabilité" qui "ligote" les économies
de la zone euro: "ce sont des thèmes qui mettent le FN
au centre du débat", assure-t-elle.
Pour
cette rentrée provençale, dans une région où
il a toujours réalisé d'excellents scores électoraux,
M. Le Pen commencera par rencontrer mercredi les jeunes du Front national
de la jeunesse, réunis à Saint-Martin-de-Crau, près
d'Arles (Bouches-du-Rhône).
Vendredi
et samedi aura lieu à Avignon l'université d'été
des 150 élus régionaux du FN. Le séminaire est
officiellement consacré à la décentralisation,
mais il y sera certainement question aussi, au moins dans les couloirs,
d'un éventuel accord électoral avec Bruno Mégret
et son Mouvement national républicain.
Les discussions
entre M. Le Pen et son ancien lieutenant semblent avoir connu un coup
d'accélérateur pendant l'été, et les partisans
de M. Mégret s'attendent à les voir aboutir dans les
prochaines semaines.
Une telle
issue renforcerait la stature de champion de la droite "nationale"
de M. Le Pen, face à Philippe de Villiers, rival déclaré
mais pour l'instant malheureux dans les sondages.
Les élus
régionaux se verront certainement aussi rappeler la nécessité
de multiplier les efforts pour collecter les parrainages pour le candidat
du FN, collecte qui s'annonce encore plus difficile que pour les précédentes
élections, même si M. Le Pen en revendique déjà
300.
Dimanche,
le président du FN fera son discours de rentrée devant
les militants et sympathisants du parti réunis pour une "Fête
des tricolores" à nouveau à Saint-Martin-de-Crau.
Les derniers
sondages publiés à la fin août par Le Point et
le Nouvel Observateur donnent à M. Le Pen entre 11 et 14% des
voix au premier tour face à M. Sarkozy et Mme Royal, un niveau
largement supérieur à celui observé huit mois
avant l'élection présidentielle de 2002.
jeudi 31 aout 2006, 8h05
Présidentielle: Jean-Marie Le Pen se voit "mécaniquement
au second tour"
MARSEILLE
(AP) - Jean-Marie Le Pen estime qu'il devrait être "mécaniquement
au second tour" de l'élection présidentielle de
2007. Dans une interview publiée jeudi dans le quotidien régional
"La Provence", le président du Front national considère
Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy comme des "vedettes
américaines".
"Je
n'ai aucune certitude. Mais le torrent général de l'opinion
va dans un sens qui m'est favorable", déclare Jean-Marie
Le Pen, qui ajoute: "les sondages me sont deux fois plus favorables
aujourd'hui qu'à l'automne 2001 quand commençait la
campagne".
Le président
du FN qualifie dans cet entretien Ségolène Royal et
Nicolas Sarkozy, adversaires annoncés à l'élection
présidentielle, de "vedettes américaines qui tiennent
le public en haleine pendant que la salle se remplit; des éléments
marginaux en attendant les vraies vedettes Jospin, Chirac encore ou
un substitut en la personne de Dominique de Villepin..."
Il se
déclare également favorable à un rapprochement
du FN avec le MNR de Bruno Mégret. "Si c'est le prix à
payer pour le sauvetage de la France, je le ferais volontiers. Un
responsable politique doit dominer ses sentiments personnels",
affirme-t-il.
Jean-Marie
Le Pen est en revanche opposé à une telle démarche
"d'union patriotique" avec le MPF de Philippe de Villiers.
"Quant à Villiers, il s'étouffe tout seul! Coincé
entre Sarkozy et moi, il n'a pas une grande marge de manoeuvre. Je
l'ai toujours dit, c'est un sous-marin de l'UMP, un petit sous-marin...
jaune", ironise-t-il.
Jean-Marie
Le Pen doit s'exprimer jeudi devant l'université d'été
du Front national de la Jeunesse à Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône).
Il doit prendre la parole également à Avignon pour l'université
d'été du FN qui doit réunir vendredi et samedi
150 conseillers régionaux de cette formation. Il doit également
prononcer un discours dimanche à la "Fête des tricolores"
des Bouches-du-Rhône. AP