Jean Paul II fait place à la discorde
20 Minutes | édition du 01.09.06
Selon les prévisions de l'archevêché de Paris,
ils pourraient être 10 000 fidèles, dimanche, à
se réunir devant la cathédrale. La place du parvis Notre-Dame
sera rebaptisée « parvis Notre-Dame-place Jean-Paul-II
», du nom du pape mort le 2 avril 2005. Un changement qui s'opère
sans la bénédiction d'une grande partie de la majorité
municipale.
Au printemps dernier, au Conseil de Paris, les Verts, le PC, Le MRC
et le PRG s'étaient opposés à ce changement proposé
par Claude Goasguen, chef de file de l'UMP. Mais une trinité
originale composée du PS, de l'UDF et de l'UMP l'avait finalement
adopté.
Autour du maire de Paris, qui « tenait à le faire sous
sa mandature », on explique que Bertrand Delanoë perçoit
Jean Paul II comme « l'une des grandes personnalités
du xxe siècle, au-delà de certaines oppositions sur
ses positions sociétales. Il a oeuvré à la réconciliation
des cultes et à la paix dans le monde. »
Mais pour René Dutrey et les Verts, « ce n'est pas le
rôle de la Ville d'honorer la mémoire d'un pape. C'est
contraire au principe de laïcité. D'autant plus qu'il
a participé à la propagation du sida ou pris position
contre les homosexuels. » Des associations comme La Libre Pensée
stigmatisent aussi son soutien à des dictatures d'Amérique
du Sud et rappellent qu'en théorie, on ne donne pas le nom
d'un homme moins de cinq ans après sa mort. Dimanche à
midi, Act Up, les Verts, la BAC (Brigade Activiste des Clowns) ou
encore Les Panthères roses ont prévu d'intervenir, puis
de perturber la cérémonie. A l'avenir, ils comptent
« ne pas laisser la plaque tranquille » et prévoient
déjà de la rebaptiser « place des victimes du
sida ».
Michaël Hajdenberg
©2006 20 minutes