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Un "gang organisé", qui avait déjà réalisé
au moins trois tentatives d'enlèvement, est à l'origine
du meurtre du jeune homme découvert mort lundi à Sainte-Geneviève-des-Bois,
dans l'Essonne. Son corps a été découvert lundi
matin nu, bâillonné, menotté et portant des traces
de tortures et de brûlure.
Créé le 14 février 2006
Mis à jour le 14 février 2006 à 19h32
Un "gang organisé", qui avait déjà réalisé
au moins trois tentatives d'enlèvement, est à l'origine
du meurtre du jeune homme torturé retrouvé lundi à
Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), a annoncé mardi le
procureur de la République de Paris au cours d'une conférence
de presse. Les ravisseurs du jeune homme sont toujours en fuite, a précisé
le procureur Jean-Claude Marin.
Le jeune homme âgé
d'une vingtaine d'années, vendeur dans un magasin de téléphonie
à Paris, avait été enlevé le 21 janvier.
Il a été découvert lundi matin nu, bâillonné,
menotté et portant des traces de tortures et de brûlures,
agonisant à proximité de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois.
"Jeune femme
'avenante'"
Le jeune homme a
été abordé et séduit dans sa boutique le
17 janvier par une jeune femme "avenante" d'origine maghrébine
avec laquelle il a échangé son numéro de portable.
Un rendez-vous a ensuite été pris pour la soirée
du samedi 21 janvier. "Il n'est pas réapparu depuis",
a dit le procureur.
Demandant à
la famille dans un premier temps, par mail, par SMS ou par téléphone,
une rançon d'environ 400.000 ou 450.000 euros, les ravisseurs
s'étaient ensuite ravisés réclamant "100.000
ou 200.000 euros". Les malfaiteurs ont envoyé plusieurs
fois, toujours à la famille, des photos de la victime les yeux
bandés avec une coupure de presse pour attester de la date et
donner des "garanties de bonne santé".
"Aucune rançon
n'a été versée", selon le procureur, les ravisseurs
ne s'étant pas présentés à plusieurs rendez-vous
qu'ils avaient eux-même fixés à la famille, reportant
au dernier moment à Bruxelles une rencontre prévue à
Paris.
Le dernier contact
téléphonique avec les malfaiteurs remonte à jeudi.
En outre, la famille n'était pas en mesure de réunir la
somme, a ajouté M. Marin précisant que les autres "cibles"
n'étaient pas toutes fortunées.
La première
tentative d'enlèvement connue et semblant émaner du même
groupe, remonte au "début décembre 2005". A
l'image du scénario du film "L'appât" de Bertrand
Tavernier lui-même inspiré d'un fait divers, le mode opératoire
mis en évidence consistait à attirer une victime, jeune
homme ou jeune femme, en utilisant un "séducteur" ou
une "séductrice". Quatre "appâts" ont
été identifiés par les enquêteurs.
"De jolis garçons"
Dans l'un des trois
cas de tentative d'enlèvement, tous commis à Paris et
en région parisienne, le jeune homme visé, à Créteil,
était absent. C'est son père qui a été violemment
agressé par trois hommes dans un parking. Ceux-ci ont pris la
fuite surpris par des passants.
En outre, le procureur
et M. Jaspart, directeur de la PJ parisienne, ont lancé "un
appel à témoins", mettant en garde contre des tentatives
de séductions de "jolies jeunes filles et de jolis garçons".
Les deux hommes
ont également diffusé à la presse deux portraits
robots d'une jeune femme blonde qui a servi "d'appât",
ainsi que la photo d'un suspect, le visage masqué jusqu'aux yeux.
L'image a été prise dans un cybercafé d'où
a il avait envoyé un message à la famille de la victime
décédée.
Une information
judiciaire avait été ouverte le 1er février pour
"enlèvement et séquestration en bande organisée"
et confiée au juge d'instruction parisien Corinne Goetzmann (BIEN
Corinne Goetzmann), a-t-on précisé de source judiciaire.
Selon les premières constatations, le jeune homme a été
victime de brûlures et de coups violents le tout "sur 80%
du corps". (AFP)
(Le procureur
de la République de Paris Jean-Claude Marin (D)et le directeur
de la police judiciaire parisien François Jaspart (G) lors d'un
point presse mardi/AFP/STEPHANE DE SAKUTIN)