Présidentielle
: intentions de vote le 1er mars 2007 - La surprise Bayrou se confirme
BVA / Orange – Vague 6
A un moment où les citoyens manifestent un vif intérêt
pour le déroulement de la campagne et où leur choix
se raffermit, Jean-Marie Le Pen trouve pour la première fois
depuis le début de l'Observatoire électoral BVA-Orange
un haut niveau d'intentions de vote (14%).
Forte
progression de Jean-Marie Le Pen

Cette forte progression se fait essentiellement aux dépens
de Philippe de Villers (1%), qui perd deux points, et de Nicolas
Sarkozy, qui recule d'autant (31%). Jean-Marie Le Pen rassemble
mieux son camp, passant de 68% à 77% d'intentions de vote
parmi les sympathisants du FN et du MNR, et de 18% à 24%
parmi l'ensemble des sympathisants des partis de droite.
Sociologiquement,
il progresse essentiellement parmi ceux disposant de faibles revenus,
et s'affirme comme le candidat le mieux placé parmi les ouvriers
(22%), juste devant Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy
(20% tous les deux). Plus précisément, son score d'intentions
de vote demeure stable parmi ceux ayant un diplôme égal
ou supérieur au baccalauréat (6%), mais décolle
parmi ceux ayant un niveau scolaire moindre (19%, + 6 points), voire
pas de diplôme du tout (17%, + 5 points).
Et
Bayrou rattrape peu à peu Royal : à peine trois points
d'écart
Avec 17% d'intentions de vote (+2 en une semaine), François
Bayrou réduit de trois points l'écart le séparant
de Ségolène Royal qui recule d'un point (25%). S'il
est particulièrement apprécié par les cadres
et les membres de professions libérales (26%), il recueille
un score non négligeable parmi les ouvriers et employés
(11%). Plus encore qu'auparavant, son emprise électorale
est plus forte parmi les sympathisants de droite (23%) que de gauche
(9%), même si la diversité politique de ceux qui expriment
une intention de vote en sa faveur empêche d'intégrer
entièrement son score dans le total des candidats de droite.
Nicolas Sarkozy
dispose toujours d'une place dominante dès le premier tour,
rassemblant sur son nom près du tiers des intentions de vote.
Sous l'effet de la progression des candidats de l'UDF et du Front
National, il recule cependant de quatre points en deux semaines.
Parmi les sympathisants de droite, son score est désormais
de 48% (- 6 points en une semaine). Le profil de ses soutiens est
sociologiquement peu marqué, avec un score équivalent
chez les cadres et parmi les catégories populaires.
Si la situation
à droite est marquée, pour les trois candidats principaux,
par un raffermissement de leur emprise sur les sympathisants du
parti politique qui les a investis, il en va très différemment
à gauche. Non seulement Ségolène Royal voit
son résultat global s'effriter (25%, - 1 point), mais en
outre elle recule parmi les sympathisants socialistes (69%, - 6
points). De la même manière, Marie-George Buffet ne
convainc plus qu'un sympathisant communiste sur deux de la choisir.
Plus à gauche, où sévit l'incertitude sur l'identité
de ceux qui réussiront à se qualifier réellement
pour la candidature, le choix de l'opinion se fait clairement en
faveur d'Olivier Besancenot (5%, + 2 points), cependant que José
Bové rejoint Dominique Voynet dans un niveau de vote pratiquement
marginal (1%).
José
Bové et Dominique Voynet marginalisés sur fond d'indécision
très forte
Si 36% de ceux qui expriment une intention de vote pour le premier
tour déclarent pouvoir encore changer d'avis, ce n'est le
cas que de 17% pour un second tour qui opposerait Nicolas Sarkozy
à Ségolène Royal. Le candidat de l'UMP accroît
de nouveau son avance, passant en une semaine de 52% à 53%
des intentions de vote. Il bénéficierait alors d'assez
bons reports de voix de la part des électeurs ayant choisi
au premier tour Jean-Marie Le Pen (6 sur dix le choisiraient) ou
François Bayrou (1 sur 2 voterait pour lui, au lieu de seulement
1 sur 4 pour Ségolène Royal).
Bien que la
candidate socialiste recueille au moins les deux tiers du vote des
candidats situés à sa gauche, la modicité de
son score de premier tour la place dans une position de plus en
plus délicate. Par ailleurs, dans l'hypothèse où
il serait qualifié pour le second tour, François Bayrou
l'emporterait nettement. Si une telle situation est rendue plus
imaginable par la dynamique ascendante des intentions de vote en
faveur du candidat centriste, elle se situe davantage aujourd'hui
dans l'univers du possible que dans celui du probable.
BM
Source :
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