L’ ESCLAVAGE, parlons-en !


Aujourd’hui, la question n’est évidemment pas de savoir si l’on réprouve ou pas l’esclavage. Bien sûr qu’on le réprouve ! N’a-t-il pas été aboli par les pays civilisés il y a belle lurette déjà ?

Non, la question est de savoir si nous pouvons condamner, à l’aune de nos critères actuels, des actes aussi anciens en les dégageant d’un contexte qui nous échappe.

Nous pensons que la réponse est « NON , nous ne le pouvons pas ». Nous viendrait-il à l’esprit de condamner nos grands-parents ou arrière grands-parents parce que, en France comme en d’autres nombreux pays, on exploitait des mines en y envoyant travailler, dans des conditions extrêmes, non seulement des adultes mais aussi des enfants, ne l’oublions pas ? Pouvons-nous condamner nos ancêtres qui ont voulu savoir ce qu’il y avait au bout des océans ? Ou parce qu’ils ont débarqué sur des terres inconnues des hommes courageux, mais forcément rudes, à une époque où la vie était dure, très dure, à un point que nous n’imaginons pas ? Pour n’avoir trouvé que la mise en quarantaine pour résister aux hécatombes de terribles épidémies ? La quarantaine à cette époque… Peut-on imaginer tout ce que cela supposait ?

On pourrait ainsi multiplier les exemples dont il serait trop facile, et surtout trop injuste, de faire aujourd’hui le procès. Il n’en est pas autrement pour l’esclavage.

C’est que la vie n’a pas toujours eu le prix qu’on lui accorde aujourd’hui dans le monde développé. Jusqu’à il y a peu, les forts gagnaient, les faibles subissaient. Les vaincus étaient pillés, violés, massacrés même. Souvent gardés ou vendus comme esclaves … Fréquemment maltraités, quelquefois affranchis par la suite.

C’était comme cela depuis toujours et dans toutes les contrées du monde sans doute. Notre époque présente n’ est d’ailleurs toujours pas exempte, hélas, d’esclavage. Au Soudan, par exemple, des autochtones chrétiens sont toujours réduits en servitude. L’Arabie Saoudite, de son côté, n’a toujours pas aboli l’esclavage. Les conditions dans lesquelles travaille, entre autres, la main d’œuvre philippine dans certains pays du Golfe mériteraient certainement plus la vigilance des contempteurs de la France que l’esclavagisme aboli en Occident depuis bientôt deus siècles.

Félicitons-nous au contraire que, progressivement, des hommes, le plus souvent issus de notre civilisation occidentale et chrétienne, se soient élevés contre des pratiques et des comportements qu’avec le temps ils ont voulu plus respectueux de leurs semblables.

Que ceux qui aujourd’hui attendent ou réclament de nous des repentances se rappellent que leurs propres ancêtres ont eu une part non négligeable de responsabilité dans l’esclavagisme.. Qu’ils n’oublient pas que les musulmans arabes ont organisé en Afrique noire, pendant des siècles, avec la complicité de chefs de tribus locales, une des traites les plus importantes, les plus lucratives et les plus durables. Que des marchands du Yémen et du Golfe Persique avaient fait de la traite leur spécialité. Enfin, puisqu’ils font de la France leur cible favorite, il est bon de leur rappeler ce qui a été soigneusement gommé de nos manuels d’histoire : les razzias barbaresques qui ont sévi sur nos propres côtes méditerranéennes à l’occasion desquelles ont été enlevés et emmenés en esclavage hommes, femmes et enfants, de même d’ailleurs que sur les côtes italiennes et espagnoles.

Alors, si repentance il doit y avoir - ce que nous ne pensons pas - il faudrait au moins qu’elle soit collective (1). Cela ne serait que justice et rassemblerait dans un même sentiment des populations que les adeptes de la repentance prétendent faire co-habiter harmonieusement.

Comment se fait-il que trop de nos élus, chef de l’Etat en tête, ne comprennent pas qu’en dénigrant constamment et honteusement le rôle de la France et des Français, ils sèment les graines du désarroi chez les uns et suscitent chez les autres des animosités qui, déjà, sont devenues insupportables. Pensent-ils aux conséquences pour les petits Français « de souche » qui, bien souvent, sont devenus minoritaires dans des classes multiethniques ?

Ce n’est pas en enseignant la honte d’être Français que l’on donne l’envie de le devenir (2). Ce n’est pas en méprisant la France, voire en l’insultant sur fond de commémorations de la traite des Noirs que l’on va régler nos problèmes d’intégration.

* * *

(1) Le conseiller d’arrondissements de Marseille, Gabriel van Gaver (MNR), s’exprimait ainsi dans une lettre du 16 mai à Jacques Chirac : (…) « Je pense que dans un souci d’équité et de crédibilité, vous devriez demander à vos amis turcs, et bien sûr à Monsieur Boutlefika, grand imprécateur de notre pays malgré les soins attentifs que nous lui donnons, de reconnaître la pratique honteuse de l’esclavage par leurs ancêtres en demandant à ces gens, comme vous le demandez à vos compatriotes, d’en faire repentance publique » (…). Monsieur van Gaver indique dans cette lettre que « son aïeule paternelle était la fille d’un couple kidnappé en Sardaigne, à Caloforte exactement, en 1798, avec la totalité des habitants de cette petite île. »



(2) Nous étions la semaine passée à Toulon, à un rassemblement qui avait pour buts de :

· Commémorer le départ, le 25 Mai 1830, du corps expéditionnaire français qui a pacifié la Méditerranée · Se souvenir du million d’esclaves chrétiens capturés par les pirates barbaresques · Demander l’abrogation de la loi « Taubira » qui impose un devoir de mémoire pour la seule « traite négrière».

Des orateurs de grande qualité y ont rappelé quelques vérités, dont certaines évoquées rapidement ci-dessus. Dans l’assistance on pouvait remarquer de nombreux jeunes Français enthousiastes - dont beaucoup arboraient l’étiquette MNR parmi les sympathisants de nombreuses associations patriotiques dont celles de Pieds Noirs.

Cette réunion avait lieu sur la plage, en face d’un monument commémorant le départ dudit corps expéditionnaire. Or, pendant les discours, une demi-douzaine de gamines remuantes et bruyantes, de 13 ou 14 ans, d’origine maghrébine, juchées sur des rochers à proximité immédiate de l’assistance, se sont mises à crier « La France aux Arabes ! ».

Six gamines, provoquant délibérément 250 personnes ! Six gamines déjà endoctrinées et certaines de leur impunité. Six gamines face à une foule française condamnée à accepter leurs cris, sauf à créer un incident qui, n’en doutons pas, aurait encore servi les anti-racistes.