L'émotion gagne Stains



par Thomas LEBEGUE
QUOTIDIEN : mardi 08 novembre 2005

Après la mort de Jean-Jacques Le Chenadec, décédé hier des suites d'une agression vendredi en bas de chez lui, plus de 200 personnes se sont réunies hier soir devant son domicile à Stains (Seine-Saint-Denis).


Au-delà des faits, dont le rapport avec les émeutes n'est pas établi, chacun donnait son sentiment. Portant une minerve, Jean-Pierre Moreau était aux côtés de la victime lors de l'agression : «Ce sont de pauvres jeunes qui n'ont pas reçu la bonne éducation. Il faut que l'autorité parentale soit rétablie. Mon fils à moi prenait des volées quand il voulait sortir.» Autour de lui, des habitants immigrés approuvent. Parlent de l'école «qui ne va pas» et jurent que, chez eux, les enfants marchent au pas.

Les élus communistes de la ville discutent avec les jeunes : «Ces jeunes sont perdus, ils ne savent pas ce qu'est une classe sociale, une lutte...», dit l'ancien maire, Louis Pierna.

Un peu à l'écart, d'autres habitants stigmatisent «surtout les musulmans qui serrent la vis aux filles et qui laissent les garçons de 12-13 ans faire ce qu'ils veulent». Une habitante, longtemps à gauche avant de devenir «limite extrême droite», conclut par ces mots : «Nous, les Français, on va finir par exploser...»