lefigaro.fr (avec AFP).
Publié le 06 mai 2007
Actualisé le 06 mai 2007 : 00h53
Présidentielle 2007 | L'actu
Paris, Place de la Bastille, dimanche soir.
AFP
Départs de feu, une centaine de véhicules incendiés,
déplacements de jeunes armés de battes de base-ball
: la situation s’est brusquement tendue dimanche soir, peu avant
23H00.
Les multiples appels au calme lancés par la classe politique
- particulièrement à gauche -, semblent impuissants.
Après un début de soirée plutôt calme,
malgré des débuts de tension dans les grandes villes
de province (Lyon, Marseille, Nantes, Lille, Strasbourg et Toulouse,
notamment), les échauffourées semblent gagner la banlieue
parisienne ou plus d'une centaines de véhicules ont été
incendiés, selon un premier décompte effectué
à 1 heure du matin, lundi.
Vers 23 heures,
des policiers ont signalé des départs de feu, des véhicules
incendiés ou des "déplacements de jeunes armés
de battes de base-ball" dans le département de Nicolas
Sarkozy, les Hauts-de-Seine, à Antony et Asnières-sur-Seine,
notamment. Plusieurs véhicules ont été incendiés
à Rueil-Malmaison et Nanterre.
D'autres incidents
ont été signalés en Seine-et-Marne à Savigny-le-Temple,
Dammarie-lès-Lys et Roissy-en-Brie. Des containers à
poubelles et une douzaine de véhicules ont été
incendiés et des projectiles ont été lancés
par des jeunes sur les forces de l'ordre.
D'autre véhicules
ont été incendiés dans le Val-d'Oise (Cergy et
Argenteuil) où les policiers ont procédé à
plusieurs interpellations, ainsi que dans l'Essonne et en Seine-Saint-Denis
et dans les Yvelines.
Tensions dans la capitale
A Paris, place
de la Bastille où devait se tenir le rassemblement en cas de
victoire de Ségolène Royal, plus de 5.000 manifestants
«anti-sarko» se sont rassemblés. Certains portant
foulards et drapeaux noirs, ont affronté les forces de l’ordre,
qui ont chargé pour les disperser. Tous les accès à
la place ont été blouclés par les gendarmes mobiles
et les CRS en tenue anti-émeutes qui faisaient usage d'un canon
à eau peu après 22H30 à l'entrée du boulevard
Beaumarchais.
Aux projectiles
divers – pierres, bouteilles – répondent les gaz
lacrymogènes des CRS. Les manifestants ont tenté de
constituer des barricades. Selon les informations recueillies par
Le Figaro à la préfecture de Police, quatre personnes
ont également été arrêtées dans
le XXe arrondissement, porteuses de onze engins incendiaires. A Mantes-la-Jolie,
trois personnes ont été interpellées pour les
mêmes motifs.
A Lille, environ
200 personnes, essentiellement des anarchistes brandissant des drapeaux
noirs, se sont rassemblées sur la Grand Place. Aux cris de
«Sarko facho, le peuple aura ta peau», les manifestants
faisaient face à des policiers et leur jetaient quelques canettes
et des poubelles. L'un des manifestants a été évacué
après avoir été blessé à un bras
lors d'une intervention des policiers.
"Résistance"
A Lyon, des échanges
de coups, ont opposé des militants de gauche et des partisans
UMP à proximité de la péniche amarrée
sur le Rhône où étaient réunis les partisans
de Nicolas Sarkozy pour fêter la victoire. La police a interpellé
trois partisans de Ségolène Royal.
Dans le quartier
populaire de Lille-Sud, les pompiers ont effectué une vingtaine
d'interventions essentiellement pour des feux de voitures et de mobilier
urbain.
A Strasbourg,
une centaine de manifestants anti-Sarkozy se sont rassemblés
spontanément la place Kléber, scandant «Sarkozy
fasciste».
A Toulouse, quelque
500 militants UMP se sont réunis dans un restaurant alors qu'environ
400 personnes favorables à la candidate socialiste ont scandé
«résistance» sur la place du Capitole. Dans le
quartier pauvre de la Reynerie, deux voitures ont été
incendiées et des policiers ont essuyé des jets de pierre.
Jean-Pierre Chevènement,
ancien ministre de l’Intérieur socialiste, a appelé
au «calme et au sang froid».