Discours de Jean-Marie Le Pen à l'occasion du défilé du 1er mai

Chers Amis, Chers Camarades, Chers Compatriotes,

Depuis sa fondation, le Front National s’est placé sous l’égide de Jeanne d’Arc, le plus grand homme de l’Histoire.

Depuis trente quatre ans, chaque printemps nous retrouve, unis pieusement dans le souvenir de l’Héroïne et de la Sainte Nationale.

Dans ce domaine, comme en tant d’autres, nous avons fait école.

D’aucuns, comme Chirac qui n’avait jamais eu une pensée pour elle ni un geste - et pour cause !- , se sont avisés de nous faire reproche de notre fidélité.

Nicolas Sarkozy lui-même, s’est demandé comment on avait pu abandonner si longtemps, Jeanne d’Arc à un parti extrême. Oh le bon apôtre !

Quelle bonne question ? Comment en effet ?

Il est vrai que toute englué dans le « soixantuitardisme » - à chacun ses néologismes- le système l’avait mise au placard à balais avec la Marseillaise, le drapeau tricolore, l’amour de la patrie, le souvenir des aïeux, bref l’Histoire de France elle-même.

Les temps ont changé et j’ai la faiblesse de croire que nous y sommes pour quelque chose, que ce que Monsieur Badinter dénomme « la lepénisation », comme l’on disait la Chikungunya, une espèce de maladie inconnue, ait contaminé le corps politique français.

Nous verrons bien demain si Royal ou Sarkozy se souviendront de leurs discours et rendront à Jeanne, qui c’est vrai, appartient à tous les Français, en tous les cas à tous ceux qui l’aiment sincèrement et qui sont en adéquation avec son message national, l’hommage qu’elle continue de mériter au-delà des siècles.

A propos de national et de nationalisme, Monsieur Nicolas faisait l’autre jour une bizarre distinction.

Le patriotisme, disait-il, c’est l’amour de la Patrie,

Le nationalisme, c’est la haine des autres.

Mais non, Nicolas,

Comme le patriotisme est l’amour de la Patrie,

Le nationalisme, c’est l’amour de la Nation

Et la Nation, ce ne sont pas les autres, mais nous-mêmes

Il est vrai que pour d’aucun, la Nation, ce n’est qu’un présent et un avenir.

Pour nous aussi, mais c’est aussi et surtout un passé d’où nous venons et sans lequel nous n’aurions pas existé, biologiquement, physiquement, intellectuellement, culturellement, moralement, spirituellement.

Contrairement à ce que prétendent les mondialistes, les êtres humains ne sont pas interchangeables, ni superposables.

Nous sommes des individualités, mais venus de quelque part, qui auraient péri, si, depuis la sortie du ventre de notre mère, nous n’avions été pendant des années et des années l’objet des soins attentifs de notre famille, de notre peuple, de notre pays qui a fait de nous les héritiers d’un immense patrimoine à la constitution duquel nous n’avons d’ailleurs pas participé.

Grâce soit rendue à nos parents, à nos aïeux, à notre patrie. Qui que nous soyons, plus grand capitaine, plus illustre artiste, plus grand savant au plus grand musicien, nous n’apporterons jamais à notre pays le centième, que dis-je, le millième de ce qu’il nous a apporté gratuitement.

Rappelons ici ce que Ernest Renan, qui n’est pas un membre du Front National, je le précise pour les Bac+7 de la LCR, disait au 19ème siècle :« La Nation, comme l’individu, est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements.

« On aime en proportion des sacrifices qu’on a consentis, des maux qu’on a soufferts. On aime la maison qu’on a bâtie et qu’on transmet.

Mes chers camarades, c’est là une vérité d’évidence.

I- Ces phrases lumineuses sont pour nous une véritable balise. Dans les temps de décadence en effet, ce qui est difficile, ce n’est pas tant de faire son devoir que de le discerner.

Dans le tourbillon cybernétique, le déferlement des images et des sons, des nets et des blogs, la multiplication des influences, la corruption morale et intellectuelle des pseudo élites, le triomphe du matérialisme, l’effacement et l’adultération des dogmes religieux, l’avachissement des caractères, la perte des repères, comment trouver son chemin autrement que par référence aux épreuves passées, aux principes supérieurs, aux traditions de notre peuple, à l’exemple de ses héros.

D’où cette invocation à celle qui fut emblématiquement la plus extraordinaire et la plus illustre d’entre eux : Jeanne d’Arc.


Quand elle arrive à son heure, qui est aussi celle du ciel, le temps est cruel au peuple de France, et « il y a grande pitié au Royaume » : la guerre, la famine, la peste ravagent le pays. Paris, où l’épidémie a tué plus de 100 000 personnes, est déchirée par les fureurs révolutionnaires de Caboche et de Capeluche.

Pour comble de malheur, le roi Charles VI est devenu fou et le restera 30 ans durant. Les grands féodaux se déchirent à belles dents et le pays vient d’être livré à l’étranger, au Roi d’Angleterre Henri V de Lancastre, par l’ignoble Traité signé à Troyes en 1419 par la Reine Isabeau de Bavière.

Le dauphin de France est banni et le Pape Martin V sera le seul à refuser d’être complice de la forfaiture.

Quatre ans plus tôt, les Anglais ont débarqué en Normandie et écrasé la chevalerie française à Azincourt.

Tout est perdu ou presque. En 1944, Henri V meurt. Henri VI, roi d’Angleterre est proclamé roi de France. Jeanne a 10 ans.

A 12 ans, l’enfant établira un mystérieux contact avec ce qu’elle appelle ses voix.

Que lui disent-elles ?

Que disent St-Michel, Ste Catherine, Ste Marguerite à cette petite bergère lorraine ?

Excusez du peu ! D’aller au secours du roi et de libérer la France. Elle croit et ce qui est miraculeux, elle va le faire croire.

Cinq ans plus tard, Jeanne, qui ne sait ni lire, ni écrire, ni monter à cheval, part pour accomplir le plus prodigieux destin de l’histoire humaine.

Elle a 17 ans, il ne lui reste que 2 ans et 3 mois à vivre. Aussi tout va très vite. Elle rencontre le roi à Chinon, se met à la tête de l’armée, libère Orléans, écrase les Anglais à Jargeau et le 18 juin à Patay. Elle fait sacrer le Roi à Reims, le tout en 5 mois.

Deux mois plus tard, aux portes de Paris, elle est blessée pour la troisième fois.

Le 23 mai, elle est prise à Compiègne et vendue aux Anglais par les Bourguignons. Emprisonnée à Rouen, dans une cage de fer, puis ferrée aux pieds et à la taille, elle est gardée par 7 soudards, dans un cachot sordide.

Jugée par un tribunal ecclésiastique présidé par l’infâme évêque Pierre Cauchon, elle est condamnée à mort et brûlée vive, le 30 mai 1431 sur le bûcher de Rouen. Son dernier souffle est un acte de foi et une prière : Jésus Marie. Elle n’a que 19 ans.

Dès lors, la libération va bon train et un de ses anciens compagnons d’armes, le Connétable de Richemont, boute les Anglais hors de France en 1453.

Personnage historique au parcours indiscutable, elle fut toute à la fois Sainte et martyre au plan spirituel, un grand chef de guerre et un grand chef politique au temporel.

Amour du peuple, amour de la Patrie terrestre qu’elle ne sépare jamais de la Patrie céleste, légitimé, autorité du roi, indépendance de la France, identité et sécurité des Français, rassemblement des forces nationales, action vigoureuse contre l’ennemi, foi dans l’avenir, tels furent ses principes et ses objectifs.

Près de six siècles plus tard, tels sont les nôtres !


Rien ne lui sera épargné en échange de sa gloire immortelle, ni les abandons, ni les trahisons, ni les lâchetés, ni les plus basses insultes, ni les plus ignobles calomnies.

Elle n’échappera même pas à des techniques qu’on pourrait croire de notre temps : la désinformation et la diabolisation. Mais comme nous le démontrons ici à Paris 576 ans plus tard, son souvenir reste impérissable.

Dans moins de 5 ans, en 2012, nous fêterons solennellement le 600ème anniversaire de sa naissance. Que Dieu fasse que nous soyons tous là pour vivre cet évènement extraordinaire !


II- Le 1er mai, c’est aussi la fête du travail et donc des travailleurs.

Pendant des décennies, cette date a été l’anniversaire des luttes souvent sanglantes du monde du travail. Il donnait encore naguère l’occasion, aux organisations révolutionnaires de faire la démonstration de leur capacité d’action et de violence.

Aujourd’hui, intégré à la culture nationale, érigé en fête nationale chômée des travailleurs, il doit être un évènement national.

Il doit permettre une réflexion et déterminer des actions qui tiennent compte du fait que le travail, qui fut chez nous et qui est encore, hélas, dans beaucoup de pays, une contrainte injuste de l’effort des hommes, est et reste le moyen de la liberté individuelle et de la dignité sociale, le moyen aussi de la prospérité et de la solidarité nationale.

Le travail a pu, a cause des excès et des injustices, être considéré comme un fardeau, une obligation dont il fallait s’affranchir, un moyen d’oppression des pauvres et des faibles par les riches et les puissants.

Dans nos temps de chômage massif, on se rend compte que si la productivité et la concurrence ont l’effet bénéfique de réduire les coûts et les prix, elles peuvent aussi aboutir en supprimant les postes de travail, à faire du travailleur sans emploi une charge pour la collectivité publique, une charge financière et fiscale de plus en plus lourde et de plus en plus stérilisante.

Si dans le même temps que diminue le nombre des emplois, on supprime les frontières et leurs justes contrôles, si on laisse entrer sans droits des produits qui ne subissent pas les mêmes charges fiscales ou sociales ou, sans frein, des immigrés de plus en plus nombreux à la recherche d’un emploi ou d’une ou de plusieurs assistances, on va irrésistiblement à la catastrophe.

Les Français, eux, voient leur outil de travail leur échapper par le biais des délocalisations, par le biais des jeux subtils de la haute finance internationale. Ils perdent leur travail, leur niveau de vie, leur dignité.

Quand les fonctionnaires se rendront compte que le statut de la fonction publique, devenu d’ailleurs un carcan écrasant et ruineux, que la préférence nationale, honnie par leurs syndicats, seront supprimés et qu’ils seront concurrencés par les étrangers plus nombreux, plus jeunes, et moins gourmands, oui, pour eux, le réveil sera terrible.

On commence à se rendre compte que le coût du chômage est exorbitant, que l’utopie des « 35 heures », créatrices d’emploi » va au contraire réduire leur nombre, que les embauches de jeunes sous-fonctionnaires auront le même résultat.

Mais, le chômage a aussi un coût moral écrasant, il détruit la cellule familiale et l’éducation de proximité - la plus fondamentale - il jette dans les rues des enfants et des jeunes, illettrés et immoralisés, sans repères, sans espoir, réduits à la survie sociale en bandes marginales et dangereuses.

Il faudra reconstruire le cadre national, la famille et sa vie sociale et éducative par le revenu parental, l’éducation nationale, civique et sociale à l’école.

Il faudra redonner leur place à nos grandes valeurs de civilisation, à commencer par celles que nous fêtons aujourd’hui avec ferveur : la Patrie et le Travail.

Un mot encore, sur la patrie. Ces derniers temps, pour des raisons idéologiques et surtout bassement électoralistes, l’Etablissement a beaucoup glosé sur l’esclavage d’il y a deux siècles, se permettant parfois des outrances comme celle de M. Fabius, qui, il y a quelques années, a cru malin de désigner le Front National à la vindicte de nos concitoyens, en l’accusant, tenez-vous bien, d’être le propagateur moderne des thèmes qui ont nourri l’esclavage !

Et ce, circonstance aggravante, devant un parterre de petits garçons et de petites filles des DOM-TOM. Paranoïa ou mensonge délibéré, on hésite sur l’interprétation clinique ou politicienne !

Mais, outre qu’il est toujours facile de faire du FN un bouc émissaire puisqu’il ne peut jamais se défendre, n’ayant que peu d’accès aux médias, il est sans doute vrai que MM. Fabius et consorts préfèrent ne pas parler de l’esclavage qui a régné férocement dans les goulags de leurs amis communistes pendant près d’un siècle sur des centaines de millions d’hommes.

De même qu’ils préfèrent ne pas parler de l’esclavage moderne, bien réel, lui, qui touche à la fois les Français et les immigrés.

III- Bien sûr, comme vous tous, le 22 avril, j’ai été déçu et peiné.

Déçu, parce que je pensais que l’aggravation évidente de la situation de notre pays allait nous mériter les voix de ceux qui en souffrent chaque jour davantage.

Parce qu’aussi, je sous estimais la puissance de sidération des médias et des lobbies dont pourtant nous avions mesuré le formidable impact au 2e tour des Présidentielles 2002.

Elle a eu un effet hypnotique et permis à Nicolas Sarkozy de réussir un numéro d’illusionniste dont ont été victimes trop de citoyens indécrotablement naïfs.

Pis encore ou presque, les mêmes procédés ont pu faire prendre dans le feu des sunlights, Monsieur Bayrou qui fut un assez pâle ministre de l’Education Nationale pendant 4 ans, et le faire passer pour un audacieux réformateur.

Peiné, non par mon propre échec, habitué que je suis à l’adversité qui nous accable depuis tant d’années, à la cécité et à la surdité des citoyens, mais peiné par la déception de tant de français et de françaises qui avaient espéré en vain, par la tristesse de nos militants dévoués parfois jusqu’au bout de leurs forces.

Mais, je voudrais vous dire, leur dire : Ne désespérez pas. Tans qu’il y a de la vie, de la lucidité, du courage, il y a de l’espoir.

C’est en nous que pourrait se trouver la défaite et je ne l’y vois pas.

C’est plutôt et c’est tant mieux, l’indignation et la rage.

Comme toujours ce sont les plus démunis, les plus modestes qui ont été les plus fidèles.

Ceux qui savent que la Patrie, c’est ce qui reste aux pauvres, quand ils n’ont plus rien et qui savent que c’est nous qui sommes les vrais patriotes, les vrais défenseurs de la Patrie.

Je suis le premier dans les votes ouvriers et j’en suis fier.

Ce 1er mai 2007 au moment où la désindustrialisation menace même notre industrie automobile qui emploie plus de 2 millions de travailleurs, je suis fier de leur confiance et je leur dis à eux, mais aussi à tous les français, Tenez bon !

Nous avons subi un revers de circonstance mais nous n’avons pas été battus.

C’est nous qui avons raison et tôt ou tard le pays le reconnaîtra et adoptera les solutions du Salut Public que nous proposons inlassablement.

Paradoxalement, le débat présidentiel qui aurait du éclairer les électeurs sur la vérité d’une situation française très inquiétante l’a, à part notre discours, complètement occulté au bénéfice de fallacieuses promesses d’avenir.

Celles-ci avaient l’avantage d’être virtuelles et de porter plutôt à l’euphorie qu’au réalisme.

Il est vrai que si la vérité est bonne à dire, elle n’est pas toujours et, en l’occurrence, très agréable à entendre.

C’est la force et la chance des candidats du Système, que, profitant de leur écrasante supériorité dans le domaine médiatique, d’avoir pu, une fois de plus, tromper les électeurs.

Je tiens à remercier tous ceux (3.835.000) qui ont voté pour ma candidature et tous ceux, à tous les niveaux, qui ont contribué à ce résultat.

Arithmétiquement, il fait apparaître un échec, puisqu’il comptabilise 950.000 voix de moins qu’en 2002.

Mais en 2002, nous avions en face de nous, deux candidats de gauche.

Jospin, le premier ministre socialiste sortant et Chirac, le président de la République sortant, celui qui avait fait élire Mitterrand et qui, disposant d’une majorité parlementaire, l’avait dissoute en 1997, permettant ainsi l’arrivée au pouvoir des socialistes.

Ils réaliseront à eux deux une performance très médiocre, puisqu’ils n’obtenaient que 36% des voix, une partie des électeurs de l’UMP ayant déserté le camp de Chirac à notre bénéfice.

En 2007, il y a eu deux candidats de droite : un UMP, en campagne, lui, depuis 5 ans et plus, qui, laissant à Villepin le passif d’une situation économique et sociale aggravée, se déclarait en rupture et un UDF promu par une campagne qui allait en 2 mois le porter dans les sondages de 6% à 24%, l’installant comme le 3ème homme et l’incluant dans le trio médiatique.

Le système qui défend si mal la France, sait très bien se défendre.

Il réussissait à installer le débat présidentiel entre ses 3 candidats : celui du PS, de l’UDF et de l’UMP. Tous les 3 européistes, tous les 3 immigrationnistes.

Nicolas Sarkozy, surfant sur le triomphe de nos idées, se donnait le profil d’une droite décomplexée, musclée, au moins verbalement, installant, l’espace d’une campagne, le débat sur les mots d’immigration et d’identité nationale, dans le titre d’un ministère évocateur, et dont la Marseillaise et le drapeau tricolore, naguère occultés au profit du drapeau étoilé de l’Europe, illustrait les meetings.

Un vocabulaire qu’on aurait pu croire désuet, ailleurs qu’au Front National, fleurissait comme muguet au printemps : Travail, Famille, Patrie, Fierté, tandis que les promesses du vote des immigrés, la fin de la double peine, les régularisations étaient mises sous le boisseau.

La candidate de gauche, elle-même, déguisée en Marianne d’Arc, faisait les doux yeux au parti de l’Ordre (juste) jadis honni par les tenants du Progrès, ayant gardé quelques souvenirs bénéfiques de l’éducation imposée par son soldat de père, qui la portaient à suggérer des encadrements militaires pour la jeunesse dévoyée.

Entre les deux, Monsieur Bayrou faisait la danse du Centre, hésitant comme l’âne de Buridan entre le picotin d’avoine libéral-capitaliste et le seau d’eau de la gauche socialo-démocrate.

On connaît la suite de la fable, et François se retrouva gros-jean comme devant, entre le zig et zag. Il est à noter que dans le débat de salon PS-UDF, 2 sujets ont été esquivés : la Turquie et l’Immigration.

J’observe d’ailleurs qu’en rupture avec tous les usages, on a accordé à monsieur Bayrou, 3ème de l’élection, une place dans le débat entre les deux finalistes, tandis qu’à moi, on m’a refusé la traditionnelle confrontation télévisée entre finalistes en 2002 !

C’est dire l’état des institutions dans notre pays !

Pour le reste, la peur de voir le succès couronner à gauche le royalisme rose, et à droite le sarkozisme tricolore, poussaient - hélas ! - les électeurs à voter utile comme l’on dit.

Ce vote utile, dévastait les positions de l’extrême gauche révolutionnaire et alter mondialiste dont aucun candidat ne franchissait la barre des 5%.

Madame Buffet qui avait pourtant réuni des assistances massives, 17.000 personnes à Bercy – plafonnait à 1,7%,

Madame Voynet, verte de rage, s’enlisait elle à 1,5%, tandis que le médiatique candidat larzarco-américain atterrissait lui aussi dans les pâquerettes.

Le supplétif UMP Baron de Villiers, chargé de détourner de nous les voix radicales de droite, faisait quant à lui 2,2, la moitié de ce qu’il avait fait en 1995, signant là l’échec d’une ambition démesurée et sans scrupules.

Malgré la disproportion formidable des moyens, malgré notre sous-exposition médiatique, nous étions les seuls à résister, conservant les 4/5ème de nos voix de 2002, avec près de 4 millions de voix, conservant même la première place dans le vote ouvrier, et même progressant en voix en Corse, où nous gagnons 6.000 voix, dans le Pas de Calais où nous en gagnons 5 000 et dans la 12ème circonscription des Bouches du Rhône, avec 600 voix supplémentaires.

C’est dans les villes grandes et moyennes et dans les départements bourgeois et cosmopolites, comme Paris et les Hauts de Seine, que nos scores ont été les plus faibles, montrant bien le caractère national, populaire et social du Front National.

Cela dit et qui devrait l’être, car il faudra faire vivre l’espoir raisonné que j’ai dans les élections législatives.

Ceux qui ont voté par tactique et qui pensaient que je ne pouvais pas être élu au 2ème tour, vont logiquement revenir à leur vraie conviction et vouloir se protéger des excès prévisibles de la victoire de l’un ou l’autre candidat.

Nos électeurs fidèles et ceux qui furent volages vont, j’en suis sur, vouloir donner des députés au Front National.

C’est possible et puisque c’est possible, cela se fera.

D’autant que les candidats de Bayrou vont provoquer des triangulaires et des quadrangulaires dont nous pouvons être les arbitres.

En réalité, notre insuccès arithmétique masque une victoire idéologique, évidente puisque tous les candidats ont peu ou prou, Sarkozy avec le culot d’un joueur de bonneteau, basé leur campagne sur les valeurs qu’à contre courant nous défendons depuis des décennies : la Nation, la Patrie, l’Ordre, la Sécurité, le Travail, la Famille, l’avenir de la France et des français, et même « Jeanne d’Arc qu’osait dire l’un d’eux, on a eu tort de laisser au parti extrême ».

Nous disons cela depuis longtemps dans l’ombre des coulisses où nous sommes à peine tolérés, eux l’ont dit ces dernières semaines sous les projecteurs.

C’est l’écrivain communiste italien GRAMSCI qui a écrit : les victoires idéologiques précèdent les victoires électorales. Donc tôt ou tard, et par nos efforts nous pouvons faire que ce soit plus tôt, nos idées arriveront au pouvoir. Il y va de votre courage, de votre travail, de votre ardeur militante.

Alors pour le 2ème tour, que faire ?

Bien sur, vous y avez pensé depuis le 22 avril et chacun pourrait faire selon ses affinités même lointaines ou, au contraire, selon ses craintes.

Je dois dire qu’en ce qui me concerne, je suis sans états d’âme.

Il ne reste en lice que 2 candidats, tous deux représentants officiels des partis et des politiques qui en 30 ans ont amené la France dans l’état déplorable où elle se trouve aujourd’hui, au bord du gouffre politique, économique, social, culturel et moral.

Nous ne devons prendre aucune responsabilité dans le choix du 6 mai. Nous devons rester, en revanche, vigilants et engagés à fond dans la campagne législative pour prendre sur eux une légitime revanche, prêts à apporter à notre pays le soutien inconditionnel que lui doivent les patriotes, les vrais !

Il serait illusoire et dangereux de voter pour la candidate socialiste pour se venger du holdup réalisé sur notre programme par Nicolas Sarkozy.
Soutenue par l’extrême gauche révolutionnaire, on sait qu’elle veut, entre autre, régulariser les clandestins.

Mais il serait aussi insensé d’apporter nos suffrages à un candidat qui continue de nous considérer comme des extrémistes et de refuser de permettre par la proportionnelle à nos millions d’électeurs d’être représentés à l’Assemblée Nationale et qui, comme la gauche, refuse de nous considérer comme des républicains.

Mais à quelle loge faut-il donc appartenir pour être républicain ?
Dans quelle magouille et dans quel scandale faut-il avoir trempé pour être sanctifié, à l’instar du milieu des voyous, où il faut, par un mauvais coup faire la preuve qu’on est digne d’être malfrat.

L’amour, même celui de la Patrie, peut faire des miracles et c’est sur le chemin de Damas que Paul, le persécuteur des chrétiens jeté à bas de son cheval, découvrit la vraie foi et s’y convertit.

Peut-être l’élu du 7 mai sera-t-il digne de celle du 8 mais j’en doute.

Si toutefois, il en était ainsi, les patriotes que nous sommes, face à l’épouvantable désastre, sauront apporter dans le cadre de leur fonction, l’appui nécessaire à toute politique de Salut Public.

En attendant, et pour que notre geste soit efficace et comptabilisé comme tel, j’invite les électeurs qui m’ont fait confiance à n’accorder leur suffrage ni à Madame Royal ni à Monsieur Sarkozy et à s’abstenir massivement, se réservant pour le 1er tour des élections législatives les 10 et 17 juin prochains.

IV- Ces élections législatives, elles sont essentielles pour la France.

Soumis à un choix entre bonnet rose et rose bonnet au 2ème tour de l’élection présidentielle, notre pays ne peut, hélas, rien espérer de l’UMP et du PS.

C’est en effet la politique commune à ces deux partis depuis longtemps, la politique de suppression généralisée de nos frontières politiques, migratoires, économiques, sanitaires, et même morales, qui est la cause de tous nos maux, et c’est cette politique que ni madame Royal, ni monsieur Sarkozy ne veulent remettre en cause.

Depuis 30 ans, nous avons cherché à attirer l’attention de nos compatriotes sur les dangers de ce choix, tant il apparaissait, chaque jour, que le cadre national est le plus performant pour protéger notre sécurité, notre identité, notre prospérité, notre solidarité et nos libertés.

A rebours des funestes idéologies qui appellent de leur vœux ou pronostiquent la mort des nations, nous avons affirmé que les Etats-nations qui fondent notre civilisation, étaient des constructions patientes, issues du temps qui passe, forgées dans les guerres, les progrès économiques et les solidarités partagés, et que les remettre en cause porterait un coup fatal aux peuples européens, et plus particulièrement au peuple Français.

Les faits nous ont donné raison.

Les nations de l’Est se sont libérées de la tyrannie communiste, qui, derrière un idéal internationaliste de justice sociale, était une prison des peuples, sanguinaire et barbare.

Jamais l’aspiration nationale n’a été aussi forte qu’au moment de la réunification des deux Allemagne, au moment de la séparation des peuples Yougoslaves ou encore de la République Tchèque et de la Slovaquie.

Jamais l’aspiration à l’indépendance n’a été aussi forte, au sein de tant de peuples dans le monde, qu’aujourd’hui.

Comble du paradoxe, alors même qu’un vent de liberté nationale soufflait sur la planète entière, les institutions européennes se sont lancées dans la construction d’une entité supranationale destinée à fondre les vieilles nations du continent dans un ensemble qui n’a réalisé aucune de ses promesses.

L’Union européenne n’est pas plus forte que les Etats-Nations qui la constituent, puisqu’elle est essentiellement une addition de faiblesses, et que la voix de l’Europe ne pèse ni dans les équilibres géopolitiques mondiaux, ni dans les négociations commerciales internationales.

L’Union européenne s’est accaparé l’essentiel des pouvoirs de décision jadis dévolu aux Etats, sans que la prospérité annoncée soit au rendez-vous.

Depuis que l’Europe a supprimé tous les obstacles aux échanges, depuis qu’elle a mis en œuvre la libre circulation des personnes, depuis qu’elle mène la politique monétaire commune, depuis qu’elle règlemente, à tort, à travers et par la bande, l’économie française est faible, très faible, bien trop faible.

La croissance stagne depuis des années, la France a le record des faillites d’entreprise, et son solde commercial, déficitaire depuis 4 ans, affiche un résultat négatif de 30 milliards d’euros l’année dernière.

Les finances françaises n’ont jamais été aussi dégradées que depuis qu’il y a les fameuses règles budgétaires de Maastricht.

En dépit du Pacte de Stabilité Budgétaire, le déficit de l’Etat atteint 50 milliards d’euros par an. Pas un budget n’a été à l’équilibre depuis 1980, ni depuis la première version de ce fameux Pacte, en 1994. La dette est faramineuse, comme d’ailleurs le niveau des dépenses publiques et des impôts, parmi les plus élevés des grands pays développés.

Enfin, le bilan social de la politique de suppression totale et généralisée des frontières est calamiteux : chute généralisée du niveau de vie, chômage de masse, développement de la pauvreté et de l’extrême pauvreté, régression en terme de revenu par habitant.

Songez que la France compte en effet :

- 2,5 millions de SMICARDS (17 % des salariés)
- 7 millions de personnes qui vivent avec moins de 700 euros par mois
- 1,2 millions de RMISTES
- 4,8 millions de titulaires de la CMU
- 400.000 chômeurs en fin de droits, titulaires de l’Allocation spécifique de solidarité.
Alors je vous pose la question, mesdames et messieurs. Avions-nous tort de mettre en garde les Français contre les dangers de cette politique-là ?

Avions –nous tort de dire que les promesses de prospérité matérielle et de puissance internationale étaient fallacieuses ?

Avons-nous tort de dire que la France a besoin d’une grande politique de protection nationale, pour assurer sa survie historique, sa prospérité économique, son équilibre social ?

Pour redresser notre pays et le sortir de l’ornière dans laquelle il se trouve, il faut d’abord le placer dans les mêmes conditions de production économique que celles de nos concurrents.


Pas un seul pays au monde n’a adopté une réduction du temps de travail qui oblige la population à ne travailler que jusqu’à 60 ans, et 35 heures par semaine.

En moyenne, chaque salarié français travaille désormais 1500 heures par an, à comparer avec le Royaume Uni (1800 heures), encore la Chine (2000 heures) ou l’Inde ( 2300 heures).

En France, ce n’est pas l’individu qui choisit librement de travailler moins, c’est l’Etat qui le lui impose.

Souvent, les individus et les entreprises souhaiteraient travailler davantage, mais la législation du travail comme la législation fiscale dissuadent employeurs et salariés.

Nous voulons rétablir le libre choix du temps de travail, afin que chacun en décide souverainement dans la semaine comme dans le cycle de vie.

Nous vivons dans une société trop bureaucratique, trop étatisée, dans laquelle l’assistanat a tué toute initiative individuelle.

Il faut donc ramener le taux de prélèvement obligatoire français au niveau de 35% du PIB, en diminuant les impôts sur le travail, IR et IS, pour libérer les énergies et les talents, valoriser le travail, l’effort et le risque. C’est à cette condition et à cette condition seulement que nous sortirons du chômage de masse.

Ce sont en effet les producteurs, les entreprises, les travailleurs indépendants, les artisans, commerçants et professions libérales qui créent les emplois rentables, pas la puissance publique.

La puissance publique a un rôle tout autre: celui de défendre nos frontières, qui balisent l’espace territorial et économique national, bref, l’espace de nos intérêts collectifs.

Des frontières, pour protéger le peuple Français de certaines conséquences dramatiques de la mondialisation démographique, commerciale et financière.

Il faut en effet contrôler qui entre dans notre pays, d’abord pour arrêter le torrent de l’immigration de masse.

Au vu de sa situation financière et sociale, la France n’a plus les moyens d’accueillir de nouveaux arrivants, ni de leur fournir, souvent gratuitement, l’hébergement, les soins, l’école et la protection sociale.

Nous proposons donc, seuls, des mesures simples, qui ont été appliquées avec succès dans certains grands pays tout-à-fait comparables au notre.

La suppression du regroupement familial est indispensable, puisqu’il alimente une immigration de peuplement définitive.
Monsieur Sarkozy ne le propose pas, et comme c’est la cause principale du déferlement, cela suffit à faire de lui un imposteur.

S’agissant de l’arrêt de l’immigration de travail, pourtant indispensable, Sarkozy propose là encore « l’immigration choisie », c’est-à-dire plus d’immigrés.

Nous voulons, nous, nous inspirer de l’exemple suisse.

Depuis la loi de septembre 2006, adoptée par référendum à 68% des votants, un étranger d’origine non-européenne ne peut pas s’installer en Suisse s’il n’est pas recruté pour un poste de travail défini.

De surcroît, ceux qui postulent au travail doivent prouver leur qualification professionnelle, et apporter la preuve qu’aucun travailleur suisse ou européen n’a été trouvé pour ce poste.

Cette disposition est, on peut le dire, l’application de la préférence nationale et européenne en matière d’emploi, l’une des plus anciennes propositions politiques du Front national face au déferlement migratoire.

Enfin, en matière de nationalité française, l’attribution doit reposer avant tout sur la filiation. En ce qui concerne les acquisitions nouvelles de nationalité, il ne doit pas y avoir de procédure automatique ou inconditionnelle.

Acquérir la nationalité d’un pays suppose à la fois une adhésion du cœur et de l’esprit, une manifestation de volonté, et un contrôle par l’Etat de la bonne connaissance de la langue, des lois et des moeurs du pays d’accueil.

Le droit du sang, nous disent Sarkozy et Royal, c’est la « pureté ». Entendez le racisme, bien sûr !

Non, madame, non monsieur, le droit du sang, c’est simplement le droit de la filiation : est Français l’enfant né de père ou de mère Français.

Le droit du sang, c’est par exemple la règle au Pays Bas, par exemple, pays que l’on peut difficilement qualifier de « raciste ».

Vous le voyez, chers amis, chers camarades, l’ensemble de ces dispositions vise à rétablir le contrôle de l’accès à notre territoire, lequel doit se faire à nos conditions et selon les règles que nous avons fixées.

Le rétablissement de certaines frontières est également nécessaire en matière commerciale.

En effet, conformément à nos engagements européens, nous avons supprimé au cours des quarante dernières années l’ensemble des obstacles nationaux aux échanges économiques, parce que nous disait-on, ce serait désormais l’Europe qui nous protégerait, grâce au Tarif extérieur Commun.

Contrairement à ses engagements initiaux, l’Union européenne a presque fait disparaître le Tarif extérieur commun, transformant ainsi le Vieux Continent en une vaste zone de libre –échange ouverte à tous les vents d’une concurrence mondiale chaotique et débridée.

L’Europe n’a pas atténué les effets de la mondialisation, elle a, volontairement, délibérément, généralisé et accéléré le processus.

Nos entreprises et nos emplois ont en effet subi de plein fouet le dumping monétaire, social et règlementaire des pays à bas salaires, voire de pays économiquement comparables au nôtre.

En 30 ans, nous avons perdu 2 millions d‘emplois industriels, 2 millions d’emplois agricoles et 1 million d’emplois tertiaires, artisanaux et commerciaux.

J’observe que l’Europe est quasiment la seule zone au monde à pratiquer le libre-échange absolu.

Loin d’être “approximatif” ou “suicidaire”, loin de nous couper du reste du monde, notre programme économique s’inspire par exemple de l’exemple américain.

Les américains se réservent ainsi la possibilité d’augmenter les droits de douane jusqu’à 100% du prix des produits, lorsqu’ils estiment que ces produits sont fabriqués dans des conditions inéquitables du point de vue du jeu normal de la concurrence internationale.

Cela ne les empêche ni de commercer, ni d’accueillir les étrangers en situation régulière ou les touristes!

C’est bien la preuve que les filtres nécessaires n’empêchent pas les transactions, ni la circulation des personnes, à l’inverse de la présentation caricaturale que l’on fait souvent de la théorie des frontières.

Précisément parce que nous sommes les seuls, aujourd’hui, même, à défendre ce programme de bon sens,


Précisément parce qu’aucun des grands problèmes que nous avons soulevé, il y a trente ans déjà, n’est ni résolu, ni en voie de l’être si l’on en juge par les programmes des partis installés, ces élections se présentent bien pour nous.

D’abord, nombreux sont nos électeurs qui ont voté Sarkozy, et qui, constatant déjà la duplicité de son propos, vont rentrer au bercail.

Nous avons investi nos candidats, mis en place notre organisation de campagne et de propagande.

Il y aura une campagne par circonscription et une campagne proprement nationale : je compte faire 5 grands meetings régionaux, à l’appui des candidats et bien sûr être présent sur les médias nationaux.

Ces élections sont fondamentales, puisqu’elles
seront le test de notre influence politique dans le pays, puisqu’elles conditionnent notre financement, c’est-à-dire nos moyens d’action, et surtout parce qu’elles vont marquer la force de notre implantation !

Sarko, Royal, Bayrou, halte à l’imposture !

Hardi, chevaliers, l’heure n’est plus aux palabres, ni aux divisions stériles….

Il est temps pour nous de tout mettre en œuvre pour permettre aux Français de choisir entre l’immobilisme UMPS et le Gouvernement de courage national, qu’inéluctablement, nous serons amenés à former.

Moi, Jean-Marie Le Pen, menhir éprouvé par les vents et les marées depuis 50 ans, habitué à naviguer par gros temps, par tous les temps - je suis là, encore et toujours, bon pied, bon œil - je vous dis : Espérez toujours en la France, une, forte, fière de son histoire, éprise de liberté et soucieuse des humbles…

Je vous dis : Espérez en cette France populaire que j’aime, qui m’a aimé et élevé, moi le pupille de la Nation, cette France que je veux encore défendre aujourd’hui, demain, toujours, pour nous, nos enfants et en mémoire de nos ancêtres.

En voyant nos troupes réunies si nombreuses en ce jour, nos idées gagner du terrain et la réalité nous donner raison, je sais, je sens que nous sommes à la veille d’une victoire éclatante, et repensant à Jeanne et aux traditions millénaires de lutte de notre peuple, je vous exhorte à la mobilisation et à l’enthousiasme, je vous exhorte à mener avec moi la bataille des législatives, pour la vérité, pour notre idéal, pour l’amour de ceux qui nous ont fait.

Vive le Front National !

Vive la France !


http://www.frontnational.com/doc_interventions_detail.php?id_inter=79