Georges-Paul
Wagner (26 février 1921 - 11 juin 2006) était
avocat au barreau de Paris, monarchiste et député
Front national.
Biographie
Après avoir milité à l'Action française,
il participe en 1971 à la création de la Nouvelle
Action Française aux côtés de Bertrand Renouvin.
Opposé à la dérive gauchisante de la NAF,
il s'en éloignera en 1974.
Le 16 mars
1986, Georges-Paul Wagner est élu député
des Yvelines, sous les couleurs du Rassemblement national (label
des candidats issus du Front national ou soutenus par lui).
Son mandat a pris fin en mai 1988, après la dissolution
de l'Assemblée nationale par le président François
Mitterrand, réélu à l'issue de la première
Cohabitation.
En octobre
1986, il fonde, avec Roland Hélie et Philippe Colombani,
l'Institut d'Histoire et de Politique, centre de formation au
service du FN, formation dont il restera longtemps proche.
Il a publié
de nombreux ouvrages, parmi lesquels La Comédie parlementaire
(1988) et Le procès de Maurras (2002).
Il collabore
régulièrement au quotidien Présent, dans
une Chronique du lundi (publiée dans le numéro
daté du mardi), où il fait une large place aux
rapports de la politique et de la justice.
Sur le plan
judiciaire, il a notamment été l'avocat de Jean-Marie
Le Pen, a défendu les participants de l'attentat du Petit-Clamart
contre le général de Gaulle et obtenu une relaxe
au bénéfice de Michel-Georges Micberth dans l'affaire
dite des chèques Pompidou.
Il a succédé,
en juin 2001, à l'historien Pierre Chaumeil à
la tête de l'Association professionnelle de la presse
monarchiste française, créée en 1882.
Il
est décédé le 11 juin 2006. Ses obsèques
auront lieu à Paris en l'Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet
le 16 juin.
Georges-Paul
WAGNER
Avocat, homme politique. Né le 26 février 1921
à Paris XIIe. Fils de Georges Wagner, avocat, et de Mme,
née Marie-Alice Fonteny. Marié le 19 décembre
1950 à Mlle Monique Péron, avocat (3 enfants :
François, Pascal, Laurent).
Etudes :
Ecole Massillon, Lycées Charlemagne et Henri IV à
Paris.
Diplômes
: Licencié ès lettres et en droit. Diplômé
d'études supérieures de lettres.
Carrière
: avocat à Paris (depuis 1946), Secrétaire de
la Conférence du stage (1948), membre du Conseil de l'Ordre
du barreau de Paris (1970-74), Président de l'Union nationale
des avocats (1974-76), éditorialiste au journal Présent
(1982), conseiller régional d'Ile-de-France (1986), démissionnaire,
député Front national des Yvelines (1986-88),
membre du bureau politique du Front national (1988), Président
de l'Association professionnelle de la presse monarchique et
catholique depuis 2001, avocat honoraire depuis le 1er janvier
2002. Œuvres : La Comédie parlementaire (1988),
La Condamnation (en coll., 1992), D'un palais l'autre (2000),
L'Entre-trois-guerres (2001), Maurras en justice (2002).
Notre oncle
Georges-Paul
Eh oui : notre oncle Georges-Paul ! Et même « notre
bon oncle », comme nous disions dans les années
soixante, soixante-dix, quand, étudiants de la Restauration
nationale, nous avions déjà la chance de vous
côtoyer, cher Maître.
Il y avait, dans cette appellation, une réelle affection.
Déjà. Et le souvenir aussi, comme l'écho,
des « Belles histoires de l'Oncle Paul » qui, dans
Spirou, nous avaient enchantés. Et vous nous enchantiez,
Maître. Déjà. Et nous vous écoutions,
lors de conférences, de réunions publiques, de
repas plus intimes, nous raconter de belles histoires. D'autant
plus belles qu'elles étaient des histoires de l'Histoire
de France.
Nous vous
écoutions. Et il y avait là, déjà,
votre fils, François. Il ne savait pas encore qu'il deviendrait,
un jour, sur vos traces, à votre imitation (au sens le
plus noble du terme), un avocat courageux. Je ne savais pas
que je deviendrais votre client. Et le sien. Je ne savais pas
que nos chemins se croiseraient dans la formidable aventure
de Présent et, de manière moins directement conviviale,
comme on dit aujourd'hui, dans les tribunaux.
Faut-il
vous le dire ? A la XVIIe Chambre du tribunal de Paris, à
Chambéry, à Châteauroux, partout où
les aventures judiciaires nous entraînent, les pauvres
gibiers de potence que nous avons l'impression d'être
sont rassurés quand, un peu solennel dans votre digne
robe noire, vous surgissez. Parce que l'on se sent moins seul.
Et que l'on sent que les magistrats, et les procureurs, et les
avocats de la partie adverse, s'ils font les flambards, rabattent
un peu de leur superbe en votre présence. Et, sans vouloir
rien trahir de telle ou telle audience, je sais quelques présidentes
de tribunal qui ont posé, posent (et poseront) sur vous
des regards où passe une évidente admiration.
Et plus si affinités.
Voulez-vous
que je vous dise ? Il m'est arrivé, alors que j'étais
le protagoniste de tel ou tel procès, ce qui n'est jamais
agréable, d'oublier que j'étais sur le banc des
accusés. Et qu'il a fallu toute la méchanceté
de nos adversaires pour me rappeler aux réalités,
aux tristes réalités du moment alors que, emporté
par votre plaidoirie, je n'étais plus que sous le charme
des mots, de la musique, du rythme, de 1' art.
Et puis
il y a régulièrement, comme autant de rendez-vous
précieux, ces dîners-rencontres aux quatre coins
du pays. L'avant dîner-rencontre. Le dîner-rencontre.
L'après dîner-rencontre. Et le bonheur, avant,
pendant, après, de vous entendre faire assaut, avec Jean
Madiran, de bons mots, de citations chinoises, d'anecdotes rares
qui font que, nolens, volens, on en revient plus intelligent.
Il y a des
gens grincheux. Pour qui rien n'est jamais comme il faut: le
vin trop chaud, la viande mal cuite, l'hôtel trop loin,
le train trop lent, les jours trop courts, les nuits trop longues.
Et il y a des gens comme vous : tout vous est bonheur, a-t-on
envie de dire; et quand vous parlez de quelqu'un - sinon vous
n'en parlez pas - c'est pour en dire du bien.
Si le repas
est fameux, vous êtes content, jovial, reconnaissant.
S'il ne l'est pas, vous n'en laissez rien paraître et
vous pensez déjà au moment où, nous retrouvant
tous dans votre chambre, nous oublierons ce ratage autour d'un
bon whisky et d'une bonne discussion qui prolonge la nuit.
Cela s'appelle
un « heureux caractère » ? Oui. Cela s'appelle
aussi la politesse. Une politesse d'Ancien Régime qui
consiste, d'abord, à ne jamais peser aux autres mais,
tout au contraire, à faire que la vie, qui est déjà
bien assez compliquée comme cela, soit plus simple.
Pour tout cela, cher Maître, pour tous ces instants choisis,
cher oncle Georges-Paul, pour ces moments passés et tous
ceux à venir, permettez-moi de vous dire une reconnaissance
émue, circonstanciée, fidèle. Votre neveu
affectionné
Alain
Sanders