Publié le 22 mars 2007 à 07h48
RTL révèle que deux notes issues des services du ministère
de l'Intérieur recommandent aux CRS d'éviter certains
secteurs sensibles pendant la campagne présidentielle, notamment
certaines gares SNCF de l'Essonne et la cité des Bosquets à
Montfermeil.
Les
CRS priés d’éviter certaines banlieues ?
Charlotte Menegaux (lefigaro.fr) avec AFP et AP.
Publié le 22 mars 2007
Actualisé le 22 mars 2007 : 13h34
Soriano/Le
Figaro.
Selon des notes révélées par un syndicat de police,
les CRS auraient reçu des consignes pour éviter certains
quartiers avant la présidentielle. La direction générale
de la police nationale dément.
En pleine période électorale, les CRS auraient reçu
l’ordre d’éviter d’effectuer des contrôles
dans des endroits sensibles de banlieue, selon le syndicat UNSA Police,
classé à gauche et majoritaire chez les gardiens de
la paix et les CRS. La radio RTL avait évoqué jeudi
matin l’existence de deux notes émises par la Direction
départementale de la sécurité publique (DDSP)
de l’Essonne et de la Seine-Saint-Denis, inscrivant noir sur
blanc ce type de consigne aux policiers.
Interrogé
par lefigaro.fr, le secrétaire général du syndicat,
Joaquin Masanet, parle lui, de plusieurs notes : «Quatre notes
du 7 et 20 mars demandent qu'aucun contrôle ne soit fait autour
des gares SNCF du département de l’Essonne, ainsi que
dans le secteur des Bosquets, rue Cézanne, Picasso et Pitriot
notamment, en Seine-Saint-Denis». Et de raconter comment il
a «récupéré ces documents que personne
ne voulait nous montrer». Joaquin Masanet «ne comprend
pas comment on peut empêcher les CRS de faire leur travail,
d’assurer la sécurité des citoyens». «Il
ne peut pas y avoir de zones de non-droit, surtout quand les violences
physiques continuent à augmenter» tempête le syndicaliste.
«Eviter
des chevauchements»
En fin de matinée
jeudi, la direction générale de la police nationale
(DGPN) a qualifié ces accusations de «totalement fausses».
Selon elle, ces notes sont mises au point de manière hebdomadaire
: «Chaque semaine, la cartographie de la délinquance
est analysée localement et des réunions se tiennent
pour décider des orientations à donner aux actions de
sécurisation et de dissuasion», explique la DGPN dans
son communiqué.
La direction
centrale de la Sécurité publique (DCSP) précise
quant à elle que des consignes peuvent être données
à une unité de CRS de ne pas se rendre dans telle ou
telle partie d'un quartier, si une autre y est déjà
affectée. «Il s'agit seulement d'éviter des chevauchements»,
précise la DCSP.