Le conseiller spécial de Fadela Amara condamné
pour escroquerie
PARIS
(AFP) — Mohamed Abdi, conseiller spécial de la
secrétaire d'Etat chargée de la politique de
la Ville, Fadela Amara, a été condamné
définitivement par la Cour de cassation à la
mi-octobre à 18 mois de prison dont douze avec sursis
pour escroquerie à la formation.
L'arrêt,
rendu le 17 octobre et révélé par Le
Parisien mercredi, confirme une condamnation de M. Abdi, également
secrétaire général de l'association Ni
putes ni soumises (NPNS), par la cour d'appel de Lyon, remontant
au 17 mai 2006.
Selon
les deux arrêts que l'AFP a pu consulter, Mohamed Abdi
est condamné pour avoir eu recours à de fausses
attestations de présence et de fausses attestations
de formation, entre 1994 et 1997, lorsqu'il s'occupait des
ressources humaines de FBL services, une société
de gardiennage du Puy-du-Dôme, dont le PDG Jean Bousige
a également été condamné.
Confrontée
à des difficultés financières, l'entreprise
a eu recours à des contrats de qualification (devenus
depuis les contrats "de professionnalisation"),
permettant d'obtenir l'exonération de certaines charges
patronales, des primes à l'embauche ou encore le remboursement
de frais de formation.
En
échange, l'entreprise devait fournir une formation
représentant au minimum 25% du temps de travail.
Or
FBL a bien eu recours, sur le papier, à des organismes
de formation, mais il s'agissait de coquilles vides.
Selon
l'arrêt de la cour d'appel de Lyon, Mohammed Abdi a
expliqué que "sans les versements des frais de
formation... FBL services n'aurait pas pu faire face à
ses obligations fiscales et financières" et a
soutenu avoir fait part de sa "désapprobation"
sur la méthode. Il a également déclaré
au Parisien que "de nombreux jeunes" avaient ainsi
pu trouver "un travail permanent".
L'avocat
d'une partie civile, l'organisme collecteur de frais de formation
OPCIB, Me Bruno de Prémare, a pour sa part déclaré
à l'AFP que "toute la collectivité, salariés
et entreprises", avait été lésée,
les uns par manque de formation et les autres dans le cadre
du financement de ces formations, imposé par des taxes
para-fiscales obligatoires.
Mohammed
Abdi et Jean Bousige sont par ailleurs condamnés à
rembourser 75.000 euros à l'OPCIB, qui avait payé
les frais illégalement réclamés, a précisé
l'avocat. On ignorait mercredi quand et comment la peine de
M. Abdi serait mise à exécution.
Interrogé
sur la condamnation de M. Abdi, le secrétariat à
la politique de la Ville a fait savoir mercredi que Fadela
Amara "ne souhaitait pas faire de commentaires pour le
moment".
Dans
l'entourage de la présidente par intérim de
Ni Putes Ni Soumises (NPNS) dont Mohammed Abdi est toujours
secrétaire général, on a fait valoir
que l'affaire pour laquelle il est condamné "ne
concerne ni la période ni le champ d'action" de
son activité dans le mouvement.
On
remarque de même source que Mohammed Abdi reste secrétaire
général "tant que l'enquête que mène
la Cour des Comptes sur NPNS n'est pas publiée".
Cette publication, précise-t-on, devrait intervenir
fin décembre ou début janvier. L'enquête,
démarrée début 2007, couvre la période
d'activité du mouvement 2003-2006.
20
MINUTES
Polémiques
autour de la "nébuleuse" AMARA
Nouveau coup dur dans l'entourage de Fadela AMARA. Après
la démission de plus de vingt comités de son
association "NI PUTES NI SOUMISES", en protestation
au "vérouillage" dont l'organisation serait
victime, c'est au tour de Mohammed ABDI, Conseiller Spécial
de la Secrétaire d'Etat et proche "compagnon de
route", de se retrouver au centre de la tourmente judiciaire.
Ce
dernier vient effet d'être condamné à
18 mois de prison, dont 6 fermes, pour "escroquerie à
la formation professionnelle" (source LE MONDE). Le rôle
de Mohammed ABDI était aussi contesté au sein
de l'association NI PUTES NI SOUMISES, dont il était
le Secrétaire Général. Les comités
démissionnaires lui reprochaient notamment d'être
"l'oeil et la voix" de Fadela AMARA au sein de l'organisation,
pendant son "éloignement" au gouvernement.
Critiquant une gestion "opaque" de l'association
et des "changements statutaires illégaux",
les "révolté(e)s" de NPNS ne se reconnaissaient
plus dans une structure faite selon eux, pour "assurer
la promotion de la Ministre Fadela AMARA".
Ce
type d'accusation est loin d'être isolé au sein
des associations proches de Julien DRAY. On se souvient notamment
des difficultés de SOS RACISME, dont les comptes ont
déjà été épinglé
par l'Etat. De même, le "vérouillage"
de ces organisations avait déjà été
évoqué, ayant provoqué par le passé
des "démissions" similaires à celles
des comités NPNS.
Brefs,
les années passent mais rien ne change dans la "nébuleuse
DRAY", et la personnalité de Fadela AMARA réputée
pour être "indépendante", ne semble
pas avoir perturbé le "bon fonctionnement"
de ses organisations.
En
définitive, il se pourrait que "l'ouverture"
réserve encore bien des surprises à Nicolas
SARKOZY.