Le conseiller spécial de Fadela Amara condamné pour escroquerie
mercredi, 14 novembre 2007


Le conseiller spécial de Fadela Amara condamné pour escroquerie

PARIS (AFP) — Mohamed Abdi, conseiller spécial de la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville, Fadela Amara, a été condamné définitivement par la Cour de cassation à la mi-octobre à 18 mois de prison dont douze avec sursis pour escroquerie à la formation.

L'arrêt, rendu le 17 octobre et révélé par Le Parisien mercredi, confirme une condamnation de M. Abdi, également secrétaire général de l'association Ni putes ni soumises (NPNS), par la cour d'appel de Lyon, remontant au 17 mai 2006.

Selon les deux arrêts que l'AFP a pu consulter, Mohamed Abdi est condamné pour avoir eu recours à de fausses attestations de présence et de fausses attestations de formation, entre 1994 et 1997, lorsqu'il s'occupait des ressources humaines de FBL services, une société de gardiennage du Puy-du-Dôme, dont le PDG Jean Bousige a également été condamné.

Confrontée à des difficultés financières, l'entreprise a eu recours à des contrats de qualification (devenus depuis les contrats "de professionnalisation"), permettant d'obtenir l'exonération de certaines charges patronales, des primes à l'embauche ou encore le remboursement de frais de formation.

En échange, l'entreprise devait fournir une formation représentant au minimum 25% du temps de travail.

Or FBL a bien eu recours, sur le papier, à des organismes de formation, mais il s'agissait de coquilles vides.

Selon l'arrêt de la cour d'appel de Lyon, Mohammed Abdi a expliqué que "sans les versements des frais de formation... FBL services n'aurait pas pu faire face à ses obligations fiscales et financières" et a soutenu avoir fait part de sa "désapprobation" sur la méthode. Il a également déclaré au Parisien que "de nombreux jeunes" avaient ainsi pu trouver "un travail permanent".

L'avocat d'une partie civile, l'organisme collecteur de frais de formation OPCIB, Me Bruno de Prémare, a pour sa part déclaré à l'AFP que "toute la collectivité, salariés et entreprises", avait été lésée, les uns par manque de formation et les autres dans le cadre du financement de ces formations, imposé par des taxes para-fiscales obligatoires.

Mohammed Abdi et Jean Bousige sont par ailleurs condamnés à rembourser 75.000 euros à l'OPCIB, qui avait payé les frais illégalement réclamés, a précisé l'avocat. On ignorait mercredi quand et comment la peine de M. Abdi serait mise à exécution.

Interrogé sur la condamnation de M. Abdi, le secrétariat à la politique de la Ville a fait savoir mercredi que Fadela Amara "ne souhaitait pas faire de commentaires pour le moment".

Dans l'entourage de la présidente par intérim de Ni Putes Ni Soumises (NPNS) dont Mohammed Abdi est toujours secrétaire général, on a fait valoir que l'affaire pour laquelle il est condamné "ne concerne ni la période ni le champ d'action" de son activité dans le mouvement.

On remarque de même source que Mohammed Abdi reste secrétaire général "tant que l'enquête que mène la Cour des Comptes sur NPNS n'est pas publiée". Cette publication, précise-t-on, devrait intervenir fin décembre ou début janvier. L'enquête, démarrée début 2007, couvre la période d'activité du mouvement 2003-2006.

 


20 MINUTES

Polémiques autour de la "nébuleuse" AMARA
Nouveau coup dur dans l'entourage de Fadela AMARA. Après la démission de plus de vingt comités de son association "NI PUTES NI SOUMISES", en protestation au "vérouillage" dont l'organisation serait victime, c'est au tour de Mohammed ABDI, Conseiller Spécial de la Secrétaire d'Etat et proche "compagnon de route", de se retrouver au centre de la tourmente judiciaire.

Ce dernier vient effet d'être condamné à 18 mois de prison, dont 6 fermes, pour "escroquerie à la formation professionnelle" (source LE MONDE). Le rôle de Mohammed ABDI était aussi contesté au sein de l'association NI PUTES NI SOUMISES, dont il était le Secrétaire Général. Les comités démissionnaires lui reprochaient notamment d'être "l'oeil et la voix" de Fadela AMARA au sein de l'organisation, pendant son "éloignement" au gouvernement. Critiquant une gestion "opaque" de l'association et des "changements statutaires illégaux", les "révolté(e)s" de NPNS ne se reconnaissaient plus dans une structure faite selon eux, pour "assurer la promotion de la Ministre Fadela AMARA".

Ce type d'accusation est loin d'être isolé au sein des associations proches de Julien DRAY. On se souvient notamment des difficultés de SOS RACISME, dont les comptes ont déjà été épinglé par l'Etat. De même, le "vérouillage" de ces organisations avait déjà été évoqué, ayant provoqué par le passé des "démissions" similaires à celles des comités NPNS.

Brefs, les années passent mais rien ne change dans la "nébuleuse DRAY", et la personnalité de Fadela AMARA réputée pour être "indépendante", ne semble pas avoir perturbé le "bon fonctionnement" de ses organisations.

En définitive, il se pourrait que "l'ouverture" réserve encore bien des surprises à Nicolas SARKOZY.