En
dépit du fiasco du premier "collège de la réussite"
à Asnières, la classe politicienne départementale
persévère dans ses erreurs éducatives et budgétaires
et la presse minimise des faits d'aggression sexuelles en réunion
sur mineur qualifié d'"incident"...
Asnières/Internat de la réussite
Après l'incident, de nouvelles mesures
UN COIN
du voile a été levé sur l'ouverture prochaine d'un
internat de la réussite au collège Auguste-Renoir, à
Asnières. Selon un collectif d'enseignants, la conseillère
générale UMP, déléguée à l'éducation,
Isabelle Balkany, et l'inspecteur d'académie ont en effet annoncé
une série de nouvelles mesures lors du dernier conseil d'administration
de l'établissement, comme la constitution d'une commission de
recrutement placée sous l'autorité de l'inspection d'académie
et la formation des futurs encadrants (un pour huit élèves)
par l'Education nationale. Toujours selon les enseignants, le futur
internat dépendrait par ailleurs du collège et de son
principal.
«
Les règles de l'internat relèveront également du
collège, souligne une professeur présente au conseil d'administration.
On va nous demander de rédiger un texte de règlement intérieur
spécifique à la structure d'accueil qui sera annexé
à celui du collège. On nous a dit que le site d'Asnières
servirait de référence pour les prochaines structures
qui ouvriront ces prochaines années : La Garenne-Colombes ; Boulogne
et Bourg-la-Reine. » Et d'ajouter : « La commission qui
doit examiner les dossiers des élèves devrait rendre sa
copie fin mai ; les familles et les enseignants seront informés
dans la foulée. »
«
On reste vigilant sur qui va siéger à la commission de
recrutement des élèves et sur le personnel mis en place
»
Cette série
de mesures n'est pas née de nulle part. Elle fait suite à
l'incident grave qui s'est produit début janvier dans le premier
internat de la réussite d'Asnières, une structure pilote
dépendante du collège Truffault, installé dans
un pavillon de l'institut Bagher et mis en place par le conseil général
pour aider des « élèves méritants de milieu
défavorisé ». Parents d'élèves, enseignants,
syndicats et élus avaient ouvert le débat en reprochant
notamment le manque de transparence sur les modalités de recrutement
et sur le fonctionnement de cette structure pourtant destinée
à se développer dans les Hauts-de-Seine.
Au collège
Auguste-Renoir, premier de la liste des établissements du secondaire
à devoir faire l'expérience d'un internat de la réussite
à la prochaine rentrée scolaire avec 32 élèves,
cet incident avait même soulevé une vive inquiétude.
« On considère que ces nouvelles mesures sont une reconnaissance,
souligne Agnès Verduran, déléguée au SNES.
On reconnaît d'abord que l'Education nationale a des savoir-faire
qui ont fait leurs preuves et que finalement les normes imposées
depuis longtemps par elle dans les internats, ça a du bon. Ça
prouve que le bidouillage et les expérimentations hors champ
de ces compétences, ça pose problème. Maintenant,
on reste vigilant sur qui va siéger à la commission de
recrutement des élèves et sur le personnel mis en place
: CPE, vrais surveillants... »
Les premiers
élèves méritants accueillis à la prochaine
rentrée seraient recrutés à partir de la 5 e et
de la 4 e toujours selon les enseignants. Filles et garçons logeraient
dans des chambres de deux places avec sanitaires et ils disposeraient
à chaque étage d'un ordinateur. Au rez-de-chaussée,
les petits internes auront à leur disposition une salle commune
avec kitchenette où ils pourront déjeuner et dîner
de plats servis par un prestataire privé.
Marisa
Faion
Le Parisien , lundi 06 mars 2006