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Le chef du gang des "barbares" en fuite


Vendredi 17 février 2006 - AFP

Meurtre d'Ilan: le chef du gang des "barbares" en fuite, 13 suspects arrêtés

Les policiers de la brigade criminelle de Paris recherchaient vendredi activement le "cerveau des barbares", chef présumé du gang des ravisseurs, meurtrier d'Ilan Halimi, 23 ans, après une nuit d'interpellations qui a débouché sur 13 gardes à vue.

Parmi les personnes interpellées - âgées de 17 à 32 ans - douze l'ont été en France, principalement dans la cité du Tertre de Bagneux (Hauts-de-Seine), et une autre en Belgique.

Le chef présumé de la bande, âgé de 26 ans, se fait appeler "brain of barbarians" (le cerveau des barbares *). Il s'agit d'un "individu extrêmement dangereux" qui a de nombreux "antécédents" judiciaires et qui est actuellement poursuivi notamment pour "vol avec violences et recel d'objets volés", selon le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin.

En outre, deux autres personnes étaient toujours en garde à vue vendredi : un homme interpellé mardi qui aurait pu servir "d'intermédiaire" pour une remise d'argent et une jeune femme blonde utilisée comme "appât" par le gang de ravisseurs, qui s'est rendue à la police jeudi.

C'est cette dernière qui a donné des informations "significatives" à la police permettant le coup de filet.


La photo du chef présumé du gang, un homme noir, le crâne chauve, portant un bouc et une barbe de quelques jours, a été diffusée aux journalistes au cours de la conférence de presse.

"Il se sait recherché", a affirmé M. Marin avant de préciser qu'il a "eu l'affront d'appeler hier des proches d'Ilan Halimi (après la découverte du jeune homme lundi, ndlr) pour les menacer de mort s'ils ne versaient pas la rançon".

Au moins trois autres membres présumés du groupe sont toujours en fuite, dont des "appâts".

Les enquêteurs ont localisé l'appartement de Bagneux où a été séquestré le jeune Ilan, "nu, le visage couvert", a précisé M. Marin précisant qu'il s'agissait de "répétition de scènes connues par ailleurs", faisant certainement allusion à des images de prisonniers en Irak.

La série d'interpellations a été conduite dans la nuit par environ 150 à 200 policiers, a précisé le directeur de la police judiciaire François Jaspart.

La jeune femme blonde, à l'origine des interpellations de la nuit, s'était livrée jeudi au commissariat de Montrouge (Hauts-de-Seine), après la diffusion de deux portraits robot lui ressemblant dans la presse.

Placée en garde à vue à la brigade criminelle, elle a avoué avoir attiré des jeunes garçons, précisant qu'elle ne savait pas ce qui risquait de leur arriver. Cette jeune femme a servi "d'appât" pour deux victimes successives mais, ayant échoué, elle a été écartée du groupe, a précisé M. Marin.

Selon le procureur, "le mobile affiché était d'obtenir de l'argent". "Au moment précis où nous parlons, le mobile antisémite n'est pas avéré", a-t-il poursuivi, alors que le meurtre d'Ilan a provoqué un émoi dans la communauté juive de Paris.

M. Marin a souligné "l'asociabilité" de ces jeunes qui n'ont "pas de bornes", avant d'ajouter qu'ils "pratiquent la violence de manière gratuite et spontanée".

En outre, le gang qui a eu recours aussi bien à Internet qu'aux SMS, a fait "une utilisation astucieuse et professionnelle des facilités de la téléphonie", rendant plus difficile le travail de la cinquantaine d'enquêteurs mobilisés en permanence.

Ilan Halimi, vendeur dans un magasin de téléphonie à Paris, avait été enlevé le 21 janvier. Lundi matin, il a été découvert nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de brûlures, agonisant à proximité de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne).