En descendant
de l’avion jeudi dernier, cheb Mami ne s’attendait pas
à être interpellé par la police. Il a été
présenté hier devant un juge d’instruction du
tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) en vue d’une mise en
examen pour « violence volontaire et séquestration »
sur une de ses anciennes compagnes.
Selon
l’AFP, qui cite des sources judiciaires, « les faits se
seraient passés au Maroc ou en Algérie et concerneraient
une ancienne compagne du chanteur qui aurait été obligée
d’avorter de leur enfant. Le chanteur a été auditionné
dans le cadre d’une plainte pour violence et cette femme aurait
en 30 jours d’ITT (interruption temporaire de travail) ».
La défense de cheb Mami demeurait injoignable hier. L’interprète
de Saïda devait commencer cette semaine la promotion de son dernier
album Layali. Il comptait sur ce disque, et sur sa collaboration avec
de jeunes auteurs et surtout son duo avec Kadim El Sahir pour se relancer
dans le Moyen-Orient. « Depuis mon duo avec Sting, les Egyptiens
voulaient enregistrer avec moi. C’est un honneur car je réalise
un rêve d’enfant. J’ai grandi avec les musiques
orientales, qu’elles soient égyptiennes ou libanaises.
Ma culture musicale c’est Oum Kaltoum, Mohamed Abdelwahab et
le crooner Abdelhalim Hafez », explique l’enfant de Saïda
sur son site internet. Ses clips, notamment Non, ce sera non, étaient
fin prêts pour bousculer les hits européens. Cette affaire
risque de lui faire grand tort sur le plan médiatique. Elle
risque même de jeter un discrédit sur le raï, qui
a pourtant perdu depuis longtemps son aspect sulfureux. Cette affaire
ne va pas sans rappeler celle du king. Khaled a été,
lui aussi, arrêté pour les mêmes raisons. Il a
éprouvé de grandes difficultés plus tard pour
dépasser l’image d’homme violent. A 40 ans, l’interprète
de Desert Rose devra passer lui aussi nécessairement par ce
parcours du combattant pour réhabiliter son image de «
mec sympa, accessible et souriant ».
Rémi
Yacine
http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=52801